« Le modèle de gestion actuel des ressources en eau atteint ses limites. Les mesurettes prises à chaque fois pour réparer les pannes et remédier aux coupures ne suffisent plus. Elles ne préservent pas le service public et garantissent pas un droit constitutionnel, à savoir l’accès à l’eau« . C’est ce qu’indiquait mardi l’universitaire et experte en gestion des ressources en eau, Raoudha Gafrej.
« La gestion de l’eau comme ressource vitale devra relever de la sécurité de l’Etat. Elle ne doit plus être confiée au ministère de l’Agriculture », ajoute-t-elle. Elle souligne « la nécessité de « déclarer l’état d’urgence et mettre en place un plan de gestion de crise… Les solutions existent. Mais plus elles sont retardées et plus on a recours aux solutions de facilité et de rapidité, plus la situation s’aggrave », s’alarme Raoudha Gafrej.
Mettre en place une politique de gestion de l’eau
Ainsi, « réparer et réhabiliter en urgence une partie du réseau de la SONEDE aurait au moins épargné une partie de la population », pense-t-elle. Mais, « stratégiquement parlant, il va falloir mettre en place une véritable politique de gestion de l’eau. Elle doit se baser sur la valorisation des ressources, la rationalisation des usages agricoles de l’eau, la révision rapide de la tarification de l’eau potable et de l’eau d’irrigation, la réhabilitation du réseau de la SONEDE et des réseaux d’eau gérés par les GDA (groupements de développement agricole )… »
En outre, elle précise dans ce contexte que la SONEDE n’est pas subventionnée. Et face au refus du gouvernement d’augmenter le tarif de l’eau, cette denrée est vendue à un tarif plus faible que son coût de revient.
Enfin, « les revenus de la SONEDE ne lui permettent donc pas d’entretenir ni de renouveler les réseaux. Et sécuriser l’alimentation en eau potable par la SONEDE est une utopie si la gouvernance ne change pas », conclut-elle .