L’escrimeuse Inès Boubakri, médaillée de bronze aux jeux olympiques de Rio 2016, vient de publier son témoignage pour dénoncer la nonchalance et le manque de responsabilité du ministère de tutelle ; alors qu’elle est en pleine préparation pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo 2020. C’est triste à mourir !
Sommes-nous ingrats avec nos athlètes de haut niveau, lesquels, avec courage et détermination et avec peu de moyens, décrochent des médailles et hissent haut le drapeau Rouge et Blanc ? S’agit-il d’une coupable négligence de la part de nos responsables sportifs qui rechignent à accompagner nos athlètes d’élite en quête de nouveaux records ? Est-ce un récurrent problème de moyens dont on nous rabat sans cesse les oreilles ?
La détresse d’une championne multi médaillée
Le cas de l’escrimeuse Inès Boubakri, qui a connu un parcours hors du commun et une riche carrière, jette une lumière crue sur la situation du sport d’élite toutes disciplines confondues. Et résume la détresse d’une championne médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Rio 2016 au fleuret et 8 fois médaillée d’Or au championnat d’Afrique.
En effet, à quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo 2020, notre championne- la plus capée des escrimeuses tunisiennes avec 62 médailles internationales dont 38 en Or- lance un cri d’alarme et prend l’opinion publique à témoins.
Voici son texte publié sur son statut FB :
« En ce jour de la fête de la femme tunisienne et après avoir gardé le silence dans les médias et sur les réseaux sociaux, j’ai décidé en cette occasion de dénoncer l’attitude méprisante de l’Etat tunisien, de mon ministère de tutelle, du Comité national olympique et de la Fédération tunisienne de Tennis. Nous sommes à quelques mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo 2020, sachant qu’il faille des années de préparation pour un athlète pour rêver de monter sur le podium. Est-il normal qu’il n’ait aucun suivi de la part du ministère de tutelle, que mon entraîneur n’ait pas encore perçu de salaire et que la moitié de la bourse destinée à couvrir mes préparatifs ne soit pas encore versée. Après, on réclame les résultats et des médailles », s’est-elle indignée.
Et de poursuivre : « ma patiente a des limites, il ya des moments où je pense de tout arrêter et penser, enfin, à mon propre avenir. je comprends la situation du pays après la Révolution et si ce n’était mon amour infini pour la Tunisie, j’aurais baissé les bras et tout arrêté. J’ai beaucoup donné à mon pays et au drapeau national. Quelle sensation et quelle fierté de voir le drapeau tunisien se hisser au podium dans des pays ou les gens ne savent même pas où se trouve la Tunisie« .
Et de conclure : « Je veux profiter de l’occasion pour dire à nos responsables : réveillez-vous, prenez conscience de la gravité de la situation, car on va droit dans le mur! Mais sachez que je ne baisserai pas les bras ; je me suis fixée un objectif et je l’atteindrai, Inchallah« , a-t-elle promis.
Sera-t-elle entendue cette fois ? En tous cas nous sommes tous pris à témoin et nous exigerons des comptes, le moment venu.
A bon entendeur, salut.