A l’occasion de la Journée nationale de la Femme tunisienne (13 août), Myriam Zalila, une jeune kerkennienne de 32 ans a relevé le défi de traverser, à la nage, le passage entre Sfax et Kerkennah malgré une météo peu favorable.
Myriam Zalila est pharmacienne de formation et travaillant dans un laboratoire suisse de renommée basé à Bâle.
En effet, une mer relativement agitée, houleuse à mi parcours, des vents relativement fort, selon météo Tunisie, obligeant la nageuse à tirer des bordées entre les vagues, un courant marin à coefficient élevé sur six km (près du 1/3 du trajet), dans le tronçon de « Oued Ghezez » où la profondeur passe, brutalement, de 6m à près de 30m, ont rendu l’épreuve plus difficile encore.
La plupart des ceux qui ont auparavant entrepris cette traversée se faisait transporter d’une rive à l’autre de l’oued en raison des risques présentées. Pour la nageuse Myriam Zalila, c’était tout ou rien! Elle a réussi à surmonter les difficultés de trajectoire et relever son défi grâce à son cran, son courage et sa détermination.
Une performance et une arrivée festive
Cela mérite d’être signalée. La distance s’en est trouvée rallongée, rendant l’exploit de la nageuse encore plus remarquable. Initialement estimée à 24 kilomètres (16 miles), il a fallu compter sur pas moins de 5 kilomètres supplémentaires, une nage nocturne de plus de 2 heures et une épreuve finalement accomplie en 10 heures 30 minutes, cela par une nageuse dont le physique est très loin de rappeler le gabarit des nageuses de l’ex-RDA.
Apothéose et cerise sur le gâteau de la réussite, la population des Iles Kerkennah, résidents comme non résidents, a célébré, à sa manière, Journée Nationale de la Femme tunisienne, en accueillant à son arrivée avec ferveur l’une des leurs, qui venait de relier Sfax au port de Sidi Youssef, en solitaire, en non stop effectif, sans sortir de l’eau, probablement pour la 1ère fois, à la seule force des bras et sans appui aucun autre que les encouragements des suiveurs.
Vive Myriam
Ainsi, en dépit de l’heure tardive d’arrivée (21h) au port de Sidi Youssef, Kerkenniennes et Kerkenniens auxquels se sont certainement associés d’autres supporters, ont répondu présents et étaient nombreux à l’attendre dans une ambiance des plus festive aux sons des clameurs « vive Myriam », des « youyous », des « tahya Tounes » et des sirènes des embarcations de pêcheurs et même du ferry en partance pour Sfax dont le départ a été retardé pour la circonstance. Ceci sans compter les plongeons de nageurs qui voulaient l’accompagner dans les derniers mètres de son parcours.
La cérémonie organisée par la suite a été à la fois émouvante, chaleureuse et conviviale au cours de laquelle l’assistance, nombreuse, jeunes, moins jeunes, femmes et hommes a pu interroger Myriam sur ses motivations pour relever un tel défi, ses impressions pendant le trajet et surtout la féliciter pour son courage le tout suivi de l’inévitable séance de photographies et de selfies a laquelle Myriam s’est prêtée aimablement.
Enfin, il y a dans cette épreuve, à la fois physique et mentale, la présence rassurante nécessaire à la sécurisation de l’événement, durant tout le trajet; des agents de la Garde Nationale et de la Protection Civile à qui un hommage doit être rendu. Hommage également à l’entraineur de natation Moez Ben Kamel pour ses encouragements prodigués tout au long de la course, particulièrement lors des moments difficiles et à Ridha Fgaier, Mahmoud Berkhissa et Fedi Ben Moussa pour leur précieuse aide logistique, sans oublier l’organisatrice Mme Monia Souissi qui a su mener à son terme cette initiative.
Après les hommages des regrets, toutefois, pour déplorer l’absence, totale, d’officiels tant locaux que sportifs aussi bien au départ, donné à 10h10mn, après le salut aux couleurs au son de l’hymne National, qu’à l’arrivée à l’occasion d’une manifestation qui, au-delà de sa performance, entrait dans le cadre de la célébration de la journée de la femme!
Bravo à Myriam et que vive la femme tunisienne capable de toutes les audaces.