La communication politique suscite de la curiosité. L’essor des techniques de la communication évolue à grande vitesse à l’approche des élections législatives et présidentielles. D’où la question: quelles sont les dérives en matière de communication politique? Et les risques?
« Le plus grand risque est l’intox” rappelle à l’ordre Kerim Bouzouita, anthropologue. Il souligne: « Aujourd’hui les équipes de certains candidats n’hésitent pas à fabriquer de fausses déclarations, faux articles de presse et les imputent à leurs adversaires. C’est très dangereux pour la démocratie. La démocratie représentative est une affaire d’opinion, or un public intoxiqué finit fatalement par se faire une opinion biaisée, fabriquée sur mesure pour orienter le choix des électeurs. »
Il poursuit: « Mais ce n’est pas le seul danger, les citoyens subissent un feu croisé d’intox de plusieurs candidats. Au final, c’est la relation de confiance entre citoyens et politiques qui est rompue. Et c’est toute la classe politique qui payera la facture. On finira par penser « tous les mêmes, tous pourris », et là c’est le champ libre pour les vrais malfrats pour faire le grand hold-up électoral. »
Cela dit, le choix de l’électeur peut-il réellement être influencé par la communication politique ? A cette interrogation, il a répondu: « J’irai encore plus loin : la communication est la seule à influencer le choix de l’électeur. Vous connaissez beaucoup de gens qui lisent les programmes, les comparent et décident en conséquence ? Les citoyens décident avant tout selon le voyage émotionnel que leur faire vivre la/le candidat(e). Et ce voyage émotionnel est le domaine exclusif de la communication. »
« D’autres estiment que le flou artistique règne en ce moment », souligne pour sa part Moncef Achour, militant politique indépendant. Il ajoute : » En général, on parle de flou artistique dans un sens très souvent péjoratif, pour qualifierune opération visant à brouiller la lisibilité, par exemple, d’une argumentation faible, d’une prise de position ambiguë ou d’une comptabilité douteuse. »
Pour rappel, 26 candidats sont en lice pour l’élection présidentielle.