Les prochaines élections tunisiennes semblent mettre fin à la guerre des charges gouvernementales, qui a occulté les attentes des citoyens.
Les candidats aux élections ont réalisé que le panier de la ménagère est le critère d’appréciation du gouvernement et que la chute du dinar déprécit la gestion gouvernementale, y compris celle de la Banque centrale.
Les électeurs annoncent la fin de la récréation des acteurs politiques tunisiens. Les candidats doivent formuler leurs programmes socio-économiques et les soumettre à l’appréciation des électeurs.
Dans le cas de l’élection présidentielle, il s’agit de formuler des priorités globales : restauration de l’autorité de l’Etat, rappel des exigences sociales, expressions de la solidarité nationale, respect des acquis, promotion de la diplomatie tunisienne, par l’ouverture et l’entente générale et condamnation de toute dérive éventuelle. Mais la gestion du quotidien, qui reste la prérogative du gouvernement, constitue les programmes parlementaires.
Les débats TV, prélude à la campagne électorale, ne semblent pas admettre cette démarcation entre les enjeux présidentiels et parlementaires, à quelques exceptions près. Signalons, dans ce cas, le programme d’Abdelkrim Zbidi :
- Travailler à l’application stricte de la loi et à défendre la vérité loin de tout calcul politique dans les dossiers d’assassinats, d’endoctrinement et de l’appareil secret.
- Présenter un projet de référendum pour ajuster la Constitution et le système politique et électoral…
- Rouvrir l’ambassade de Tunisie à Damas dans un délai ne dépassant pas le 20 mars 2020, en invoquant les intérêts suprêmes de l’État tunisien et des frères tunisiens et syriens
- Oeuvrer pour le rétablissement de la sécurité et lutter contre toutes les manifestations de chaos et de criminalité et contre le terrorisme…
- Oeuvrer pour une réconciliation politique, économique et sociale globale au niveau national.
Le sprint final opposerait, selon certains observateurs, Abelkrim Zbidi, l’homme providentiel et outsider et Youssef Chahed. Mais la formulation de ses exigences judiciaires, exposées lors de son entretien TV, le 22 août, risquerait de changer la donne, à ses dépens, rapprochant Ennahdha du chef du gouvernement.