L’interview de Youssef Chahed, chef du gouvernement et candidat à la présidentielle, sous la loupe de Moez Joudi, expert économiste.
Sur la forme, Moez Joudi souligne que le chef du gouvernement tourne en rond: » Les mêmes propos galvaudés et déjà relayés par son armada de conseillers ».
Sur le fond, Moez Joudi revient sur la lutte contre la corruption et les mafias, principal cheval de bataille de Youssef Chahed.
L’expert économiste rappelle que la corruption et la mauvaise gouvernance coûtent de 2 à 3 points de croissance annuellement, d’où une croissance très faible de 1,1% au premier semestre 2019 (la plus faible depuis 3 ans).
D’après l’analyse de Moez Joudi, la croissance de cette année sera la plus faible de ces dernières années. Le déficit commercial dépassera les 20 milliards de dinars et celui de la balance des paiements courants battra son dernier record avec une inflation de la dette publique (depuis 2016, la dette extérieure à elle seule de la Tunisie a évolué de 70%)
Et d’ajouter que la bulle fictive du cours du change du dinar éclatera tôt ou tard. « Du moment que c’est artificiel », dit-il.
Volet islam politique ou encore l’appareil secret d’Ennahdha, aucun commentaire de la part de Youssef Chahed.
Cela dit, pour ce qui est de la question de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, la Tunisie n’a pas d’inégalité salariale entre hommes et femmes dans la fonction publique, selon le rapport de l’ONU du 8 mars dernier.
Dans sa version de 2019, couvrant 187 pays sur une période de dix ans, la Tunisie a été classée 52ème. Elle est considérée comme un pays offrant une égalité parfaite entre les hommes et les femmes, à l’instar de la Belgique, du Danemark, de la France, de la Lettonie, du Luxembourg, et de la Suède.