L’entretien de Youssef Chahed (mosaique.fm, midi show, 27 août, porte sur les thèmes suivants: les problèmes d’actualité et de la conjoncture, le bilan du chef du gouvernement et son programme électoral.
Dans cette introduction conjoncturelle, l’intervieweur a demandé à Youssef Chahed s’il est démocrate, étant donné les accusations dont il a fait l’objet : arrestation d’un candidat aux élections et inspection musclé d’un acteur politique à l’aéroport de Carthage ? »
Réponse : « L’arrestation émane de la justice qui est indépendante et l’inspection à l’aéroport relève de la douane ». Comment démentir la rumeur publique et ne pas avoir en mémoire la réforme électorale, écartant des concurrents, que le président Béji Caid Essebsi n’a pas ratifiée ?
Dans la deuxième partie de l’interview, Youssef Chahed a fait valoir son bilan gouvernemental.
Au fait des doléances des citoyens et maîtrisant ses dossiers, il explique l’origine de la crise (endettement, précarité), lors de sa prise du pouvoir. Il prend ainsi ses distances d’Ennahdha, qui dirigeait alors la troïka.
En dépit de sa juste autodéfense, Youssef Chahed est desservi par sa gestion gouvernementale, loin des attentes des citoyens.
Quant à son programme présidentiel, il fait valoir trois priorités:
- « Instaurer la Cour constitutionnelle dans les six premiers mois… ». Ce qui dépend plutôt de la nouvelle majorité parlementaire;
- « Participer au traitement de la question libyenne et passer de la neutralité négative à la neutralité positive ». Or, peut-on ignorer la complexité du problème et les enjeux régionaux? D’autre part, « la création d’une zone de libre-échange entre la Tunisie et l’Algérie qui sera un moteur dans la région » suppose de sérieuses études socio-économiques des différents partenaires.
- « Instaurer l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes »: innovation importante du chef du gouvernement qui ne s’est pas mobilisé pour l’adoption de la proposition de l’ancien président Béji Caïd Essebsi, concernant l’égalité dans l’héritage.
Fait évident: ces interviews des candidats à la présidence contribuent à la réussite de la transition démocratique et permettent la confrontation des programmes.