Le candidat à la présidentielle anticipée Youssef Chahed donne le coup d’envoi de sa campagne électorale. Cela se passait aujourd’hui 02 septembre dans un hôtel à Tunis.
Rappelons en préambule que Youssef Chahed a délégué ses pouvoirs de chef du gouvernement au ministre de la Fonction publique. Et ce, en prévision de la présidentielle anticipée.
Dès l’ouverture de sa campagne électorale, Youssef Chahed relève qu’il « fait face à une classe politique hypocrite. Elle le soutient publiquement, mais entrave son action au parlement ». Certains d’entre eux, dénonce-t-il, sont même allés jusqu’à mobiliser des pages sur les réseaux sociaux israéliens, pour le déstabiliser. Et ce, moyennant le coût de 850 mille euros.
Ainsi, Chahed dit mener un combat contre l’héritage du pouvoir. Ce qui lui a beaucoup coûté, selon ses propres termes. Et d’ajouter qu’il avait la possibilité de faire des compromis. Mais qu’il les a rejetés, en choisissant d’affronter « la mafia » qui essayait de lui soustraire le pourvoir dans le but d’obtenir l’immunité.
Par ailleurs, il affirme dans son programme pour la présidentielle anticipée qu’il rêve d’une Tunisie forte. Il soutient que la réforme demeure possible; raison pour laquelle il s’est présenté. Il affirme avoir compris, à partir de son expérience en tant que Chef de gouvernement, que la réforme est possible malgré les personnes qui y résistent. En outre, le candidat à la magistrature suprême a exposé les aspects de son programme.
Pour une démocratie plus forte
D’abord, tout en reconnaissant l’importance de la démocratie, Youssef Chahed affirme que ce mot est mal compris. Car, barrer la route, interdire la production, etc, n’ont rien à voir avec la Démocratie. Ainsi, il plaide pour une démocratie avec un Etat fort.
Non au libéralisme sauvage ! Oui à un Etat régulateur
Ensuite, Youssef Chahed refuse le principe d’un Etat qui prône le libéralisme sauvage. Mais, il estime que l’Etat est incapable d’être sur tous les fronts et de tout assurer. Il énumère alors les priorités de l’Etat que sont : la santé, le transport, l’infrastructure, la défense nationale. Par contre, l’Etat doit céder les secteurs concurrentiels au secteur privé. L’Etat doit fournir un climat d’affaires favorable pour les investisseurs et les entrepreneurs.
De la nécessité de s’investir plus dans la sécurité nationale
Puis, il insiste sur le fait que 15% du budget de l’Etat est destiné à la défense nationale. Le candidat à la Présidentielle prévoit de le revoir à la hausse. Cela se fera à travers la digitalisation et le recours aux nouvelles technologies. Car, affirme-t-il, le Tunisien doit se sentir en sécurité à un moment où le crime fait des ravages.
La dignité du Tunisie
De plus, Youssef Chahed indique que le refus des visas contribue à la création d’un malaise au sein des jeunes. Ainsi, il promet de faciliter les démarches d’obtention de visas.
Pour une diplomatie plus forte
Cependant, il n’est plus question de rester neutre par rapport à plusieurs dossiers. M. Chahed propose de mener des négociations avec le gouvernement libyen. Puisque les économies tunisienne et libyenne sont intimement liées. De même que la sécurité de la Tunisie et de la Libye.
Et revenant sur la relation de la Tunisie avec les voisins maghrébins, Youssef Chahed indique qu’il a des propositions concrètes pour l’union maghrébine. Notamment quand on constate que le coût du non Maghreb est de l’ordre d’un point de croissance. De même, il propose de se diriger vers le marché africain et d’établir des ponts avec plusieurs pays africains.
Qu’en-t-il de la réconciliation?
S’exprimant sur la réconciliation, Youssef Chahed estime qu’elle a échoué en Tunisie. Ainsi, il est favorable à une autre initiative plus globale et inclusive.
Amender la Constitution : cette fausse bonne idée
Quant à l’amendement du régime politique, Youssef Chahed propose de changer le mode de scrutin. Car l’actuel mode « ne donne pas la majorité et impose des compromis entre les différents blocs parlementaires ». Il propose également de changer le règlement intérieur de l’ARP relatif à la nomination des ministres. Il lui semble inconcevable que le Chef du gouvernement ait besoin de l’approbation de l’ARP pour changer un ministre. Youssef Chahed promet que sa famille ne se mêlera pas des affaires politiques.
Miser sur la jeunesse
Enfin, le candidat considère que l’Etat a échoué, pendant les vingt dernières années à concevoir une stratégie claire et efficace pour la jeunesse. De ce fait, la lutte contre l’immigration clandestine et la fuite des cerveaux s’impose. Il rappelle que la Tunisie a signé une convention en 2008 avec la France pour la formation des jeunes tunisiens en France. Et ce, dans plusieurs domaines, avant de rentrer en Tunisie. Ainsi, il propose d’en faire de même avec d’autres pays. « Cependant, il faut être audacieux avec l’Union européenne », lance-t-il. Il propose également la mise en place d’espaces pour les associations et les jeunes pour qu’ils puissent exercer leurs activités. Youssef Chahed propose, entre autres, de libérer le potentiel de liberté d’entreprendre et d’amender l’article 69 qui exerce une pression sur les fonctionnaires.