Le prochain Président tunisien doit garder la politique de neutralité dans les affaires internes des autres pays. C’est ce qu’affirme Riadh Sidaoui, le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) de Genève, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com.
Notre interlocuteur rappelle que les prérogatives du Président tunisien se limitent aux affaires étrangères et à la sûreté nationale. Le prochain Président de la République se trouvera face à plusieurs dossiers géopolitiques. Il s’agit, notamment, de la relation de la Tunisie avec la Libye, la Syrie, l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. Suite à la victoire de la présidentielle anticipée, le prochain Président doit se mobiliser.
Le bourbier libyen : première urgence après la présidentielle anticipée
La Tunisie doit prendre une position claire par rapport à la situation en Libye. Et surtout étant donné que c’est un dossier important et crucial au niveau de la défense nationale et au niveau de l’économie. Ainsi, il propose à ce que la Tunisie négocie avec la partie qui gouverne qu’il soient le gouvernement al-Sarraj ou le général Haftar. Ainsi, il a plaidé pour une politique de neutralité lucrative pour l’intérêt de la Tunisie. Il estime que toute négociation avec le voisin libyen doit s’articuler autour de l’intérêt national de la Tunisie.
Le dossier syrien : de la nécessite de rétablir les ponts
M. Sidaoui propose l’ouverture de l’ambassade de Tunisie à Damas. A cet égard, il a rappelle que le feu Président Béji Caïd Essebsi a promis de ré-ouvrir l’ambassade. Ainsi, le prochain Président de la République doit ouvrir l’ambassade de Tunisie à Damas afin de préserver les intérêts de la Tunisie et les Tunisiens vivant en Syrie. Par ailleurs, le gouvernement syrien pourrait aider la Tunisie à dépoussiérer le dossier de l’embrigadement des terroristes. « Pour le bien de la Tunisie, il faut ré-ouvrir l’ambassade » lance-t-il.
L’Union européenne : pour une négociation d’égal à égal
Il s’agit d’une relation délicate entre la Tunisie et l’UE. Le dossier de l’ALECA en est le meilleur exemple. Ainsi, il a plaidé pour un rapport gagnant-gagnant et équitable à la fois entre les deux parties.
Au final, le Président de la République doit activer la diplomatie économique tunisienne avec les pays asiatiques et les pays du BRICS. Il considère aussi que tous les candidats à la présidentielle anticipée doivent prendre en considération ces dossiers.