Pour un premier débat présidentiel, les 8 candidats à la présidentielle ont-ils réussi à susciter l’intérêt des Tunisiens. Quel feed-back ?
Selon Kerim Bouzouita, l’anthropologue les grands gagnants sont : Marzouki et Moussi.
Quand on lui a demandé de justifier son impression ? Il a répondu : « Ils sont les seuls à s’être adressé à leurs cibles électorales avec des messages clairs et clivants. Les seuls a avoir répété leurs messages à chaque question. Pour le cas de Moncef Marzouki, il a en plus, utilisé le style interpellatif direct, très efficace pour balancer un message. Oui, son non-verbal a perdu en force depuis 2014. »
Quant à Abir Moussi, son message était fluide, mais rigide au corps et elle ne variait pas son débit de parole. Avec la monotonie, on entend le stress dans la voix, on ne retrouvait pas son charisme populiste et lyrique habituel.
Il estime que Mehdi Jomaa s’en sort honorablement à coup de ficelles de communication politique mais n’incarne pas ses messages et ne cible pas un corps électoral, mais tente de plaire en tapant sur la tête de la coalition gouvernementale.
Et de poursuivre; « On entend le stress et la faible projection dans la voix. Si l’expressif était bidon et ne correspondait pas au contenu sémantique, le non-verbal était bon avec des gestes ponctuatifs qui rythmaient bien ses messages. »
Quant à Mohamed Abbou, « il est le plus pragmatique, solide sur les dossiers, mais il répond comme un major de promo à une soutenance de thèse. C’est un show TV Si Mohamed…le fond compte, mais la stratégie compte encore plus » dit-il. A quelle cible fallait-il parler ce soir ? Pas de réponse. Sa voix était la mieux posée du plateau, bon débit (150 mots/min). Un peu rigide au corps, cela limite son impact émotionnel.
Abid Briki a été lucide sur le #social et le #cultuel, bien lisible à #gauche, mais sans faire la différence.
Néji Jalloul s’est trompé de ton et de consistance. Souvent dans la facilité sur le dossier sécurité pourtant il a le bagage culturel pour se démarquer des autres.
Abdelfattah Mourou est la grande déception de la campagne. Il est théâtral mais joue un rôle qui n’est pas le sien du coup le corps reste inerte et il n’incarne pas le message. Ses éléments de langage versent dans la banalité. Son volume de voix est insensé pour un Show TV.
Omar Mansour avait sa place dans le public pas parmi les candidats…
.