Fathi Jarray déclare que la seule prison en Tunisie à ne pas présenter d’encombrement est la prison civile des femmes, à La Manouba. C’est ce qu’annonçait, ce lundi, le président de l’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture (INPT).
En effet, la moyenne générale du surpeuplement carcéral en Tunisie atteint les 150%. Elle peut même s’élever à 300% dans certains cas. A l’instar de la prison de « Sidi Hmed » à Kairouan (Centre) ou celle de « Harboub » à Médenine (Sud).
Ainsi, M. Jarray indique que l’INPT reçoit hebdomadairement, et parfois quotidiennement, trois avis relatifs à des espaces privatifs de liberté. Il souligne que de janvier 2019 au 7 septembre, son instance a effectué entre 10 et 15 visites de terrain et préventives dans ces espaces.
D’ailleurs, explique M. Jarray, ces visites préventives sont inopinées. Avec pour objectif de contrôler la conformité des conditions de détention à la législation nationale et aux normes internationales en la matière. Et ce, afin de veiller à ce que ces lieux soient exempts de « toute pratique dégradante, cruelle, inhumaine ou de torture », déclare-t-il.
Le responsable souligne que toute infraction relevée par l’INPT est automatiquement communiquée aux parties concernées. A savoir le directeur de la prison, si l’infraction relève de son autorité; le ministère de la Justice et la présidence de la République, pour les autres cas.
Cependant, il a tenu à souligner qu’il est impérieux de repenser le concept de la sanction. Et ce, par une réduction des peines privatives de liberté. Par exemple en envisageant des peines alternatives qui pourraient prendre des formes diverses telles que les amendes, ou bien des actions qui bénéficient à la communauté.
Enfin, il estime que l’emprisonnement des personnes ne représente pas une fin en soi. Mais qu’il s’agit avant tout de redressement et de donner une seconde chance à ceux qui ont dévié du droit chemin. L’objectif, selon lui, n’est pas de mettre les personnes sous les verrous, mais plutôt de corriger.