A quelques jours du premier tour de la présidentielle, la Tunisie vit au rythme des trois grandes soirées de débat télévisé …
Tour à tour, lors du débat télévisé, et durant les trois jours, ils furent 24 candidats à présenter leur programme aux sept millions d’électeurs. Tous, exceptés Nabil Karoui, incarcéré depuis le 23 août et Slim Riahi, à l’étranger.
Ainsi, les thèmes de la sécurité, la diplomatie, la défense, les libertés ont été passés en revue. Et tous les candidats invités à répondre à des questions tirées au sort et posées par six journalistes modérateurs. Une première dans la région MENA, qu’un exercice démocratique voit le jour.
La révision du régime politique
Pour cette élection présidentielle, seules deux femmes postulaient. Abir Moussi faisait l’ouverture des débats télévisés, alors que Selma Elloumi participait le dernier jour.
L’organisation de ces débats a été plutôt bien accueillie par les Tunisiens. Nombreux sont ceux à les suivre, souvent rassemblés dans des cafés ou commentant les émissions sur les réseaux sociaux.
Lors du 3ème débat, un grand nombre de candidats opta pour la révision du régime politique. Selma Elloumi proposa dans ce cas de figure de recourir au référendum.
En revanche, Safi Saïd propose de réviser la loi régissant les partis politiques et les associations. Et de mettre fin aux financements des partis politiques et des associations.
Saïd Aïdi : rompre avec les inégalités régionales
Cependant, Seifeddine Makhlouf insiste sur la nécessité de mettre en place des études stratégiques dans plusieurs domaines. A l’instar de la culture et de l’éducation.
Alors que Saïd Aïdi rappelle qu’il est nécessaire de rompre avec les inégalités régionales. Afin de se tourner vers une discrimination positive, en lançant de grands projets dans les régions.
Par contre, Youssef Chahed a mis l’accent sur l’amélioration de la condition financière des magistrats, afin de garantir l’indépendance de la justice. Il a assuré qu’il est pour la consécration de l’égalité salariale dans le secteur privé, sans pour autant donner son avis sur l’égalité successorale.
Hamma Hammami : dissocier la politique de la religion
Par ailleurs, Hamma Hammami souligne qu’il faut dissocier la politique de la religion, tout en protégeant le droit des minorités.
Il affirme que le blocage de la mise en place de la Cour constitutionnelle revient à l’absence de volonté politique.
Enfin, Kaïs Saïd estime que la société tunisienne est plus homogène et qu’il est exagéré de parler de conflit religieux. Il souligne que les problèmes des conseils municipaux dépendent du mode de scrutin, puisque l’élection a porté sur des listes et non sur des personnes.