Israël a empêché cet été le déroulement de la finale du championnat de football palestinien. Aussi, l’influent journaliste américano-palestinien Ramzy Baroud appelle à appliquer à Israël un boycott sportif. Un boycott similaire à celui qui permettait l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud.
En effet, le gouvernement israélien a interdit à l’équipe de foot de Rafah de se rendre en Cisjordanie. Devait s’y dérouler la rencontre avec l’équipe du Centre Balata de la Jeunesse, pour la finale de la Coupe de Palestine. C’est ce qu’indique Ramzy Baroud, journaliste et éditeur de la publication The Palestine Chronicle.
Car, « la politique d’Israël, consistant à sans cesse mettre des bâtons dans les roues des sportifs palestiniens, ne connait pas de pause. Dès lors qu’elle poursuit un but bien défini : rendre absolument impossible toute activité sportive palestinienne. Quand bien-même celles-ci ne sauraient constituer une quelconque menace à la sécurité d’Israël », souligne-t-il.
Une équipe nationale harcelée
Et de poursuivre : « De toutes les équipes de foot dans le monde, l’équipe nationale palestinienne a sans doute décroché la palme de l’équipe la plus harcelée, la plus entravée dans sa liberté de jouer ».
Ainsi, à cause des restrictions d’Israël, l’équipe nationale palestinienne s’est trouvée, in facto, dans l’interdiction de jouer les matchs locaux dans ses propres stades. Se voyant contrainte de jouer dans les pays arabes voisins. D’autant plus qu’aucun entraîneur étranger n’est autorisé à se rendre dans Gaza assiégée.
Pourtant, souligne le journaliste palestinien, Israël n’a jamais fait l’objet de la moindre critique sur la scène sportive internationale. Et ce, en dépit de sa politique visant à empêcher tout essor d’un sport national palestinien. La preuve? La FIFA n’a jamais levé le petit doigt pour dénoncer cette injustice criarde vis-à-vis de la ségrégation sportive dans les Territoires occupés par Israël.
L’arme du boycott
Alors, le journaliste américano-palestinien veut alerter l’opinion internationale sur cette nouvelle forme d’apartheid dans le domaine du sport. Il rappelle que le sport est un axe central à toute la campagne de boycott. Et un pilier porteur dans la stratégie à adopter. « La campagne de boycott au niveau sportif ne fait pas seulement écho parmi les politiques ou les intellectuels. Mais elle trouve une grosse caisse de résonance parmi le peuple. Et, par extension, tous les peuples du monde », prône-t-il.
Et de rappeler que le boycott du foot israélien est tout aussi emblématique de ce que fut celui de l’équipe nationale sud-africaine. Lorsque son pays était régi par l’apartheid.
D’ailleurs, à l’époque, et sous la pression internationale, la FIFA avait été contrainte de suspendre l’équipe nationale de foot sud-africaine.
De ce fait, « le citoyen israélien sera alors appelé à se poser la question des conséquences de son soutien au gouvernement de droite dirigé par Netanyahou. Cela permettrait de provoquer un sérieux débat en Israël. C’est en tout cas ce qui s’est produit en Afrique du Sud, du temps de l’apartheid, le boycott international ayant pu fragiliser jour après jour ce régime honni », rappelle l’activiste palestinien.