Les fake news ou « la désinformation » fait de nos jours polémique, surtout en cette période électorale. C’est pourquoi l’Union de la Presse Francophone (UPF), section Tunisie, a organisé une table ronde sous la thématique : « Fakenews, Propagande politique, journalisme sensationnel : quel journalisme pour une période électorale ».
De l’élaboration d’une plateforme de vérification et de lutte contre la désinformation à l’inclusion des outils de fact checking au programme académique de l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), les outils varient mais l’objectif est unique : réduire l’impact des fausses informations et lutter contre la manipulation.
Une nouvelle plateforme de vérification de l’information
Une nouvelle plateforme de vérification de l’information (Fact checking) et de lutte contre le fact checking est en cours d’élaboration par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA).
Selon le président de la HAICA, Nouri Lajmi, cette plateforme est le fruit d’une coopération entre les différents intervenants dans ce domaine. Elle regroupera des journalistes des médias publics dont notamment l’Agence Tunis-Afrique-Presse (TAP).
« La plateforme qui est en état d’amélioration constante sera fonctionnelle d’ici quelques jours pour traquer la désinformation mais aussi pour publier la bonne information », a indiqué Lajmi. Le président de la HAICA a invité les journalistes à se mobiliser contre la désinformation.
Selon lui, cette plateforme regroupe des techniques de vérifications avancées.
La désinformation menace la crédibilité des journalistes, a indiqué Lajmi, invoquant les expériences d’autres pays comme la France pour la lutte contre la désinformation. « La loi anti fakenews a été adoptée en France en décembre 2018 pour exiger une plus grande transparence par rapport aux plateformes. Elle permet de faire le suivi voire interdire une chaine qui fait de la manipulation à travers les fake news », a-t-il indiqué.
fact Checking : une nouvelle matière à l’Université de la Manouba
La directrice de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) à l’Université de la Manouba, Hamida El Bour, a indiqué, lors de son intervention, que l’Institut à introduit une matière sur le fact Checking dans sa grille de matières enseignés pour la prochaine année universitaire.
« Le mot fake news a émergé à la fin du 19e siècle mais il a été ressuscité lors de la campagne électorale de 2016 aux Etats Unis, pour être utilisé par Donald Trump dans le but d’attaquer les médias et intimider les journalistes », a-t-elle expliqué.
Selon Hamida El Bour, les fake news ont pris de l’ampleur avec l’usage du web 2.0. Il faut, d’après elle, établir un équilibre entre la liberté d’expression et la crédibilité de toute intervention journalistique.
L’Economiste Maghrébin s’engage contre la désinformation
L’organisation Meedan a mené, pour la première fois en Tunisie, une initiative de fact checking avec la collaboration du magazine L’Economiste Maghrébin, et ce, pendant les trois rounds des débats télévisés organisés les 7, 8 et 9 septembre 2019.