« La campagne électorale commence à peser lourdement sur la conjoncture économique dans la mesure où le comportement des preneurs de décision est dicté par l’attentisme », c’est ce qui ressort d’une analyse que vient de publier « Tunisie Valeurs ».
Selon l’analyse de Tunisie Valeurs sur la Conjoncture économique nationale : Des marges de manœuvre de plus en plus limitées, « même les investisseurs manifestent un comportement d’attentisme, en limitant leurs investissements, restreignant leurs stocks, ajustant leurs effectifs et leurs coûts de production ».
Les analystes de Tunisie Valeurs ont noté que « neuf ans après la Révolution, l’économie tunisienne ne s’est toujours pas fixée de cap », soulignant que « la marge de manœuvre des autorités publiques ne cesse de rétrécir pour gérer les contraintes macroéconomiques ».
« L’instabilité politique, les résistances sociales, les corporatistes et l’absence d’une vision réformiste ont creusé les défaillances structurelles de l’économie tunisienne ».
La Tunisie souffre d’une « croissance molle et insuffisante pour résorber le chômage et rétablir les équilibres macroéconomiques…Les derniers chiffres de croissance ne sont pas rassurants et rendent l’objectif de 3,1% de croissance du gouvernement difficilement atteignable ».
Dans ce même contexte, les analystes ont rappelé que la croissance du PIB a été nulle au premier trimestre 2019 et que l’évolution défavorable des industries manufacturières (-0,2% pour le secteur des Industries Mécaniques et Électriques et le secteur du Textile, Habillement et Cuir) a tiré la croissance globale du PIB vers le bas, en liaison avec la fragilité de la conjoncture dans les principaux pays partenaires de la Tunisie, notamment l’Allemagne pour le secteur automobile.
L’inflation qui érode le pouvoir d’achat
La Tunisie souffre, aussi, d’une « inflation qui érode le pouvoir d’achat et la capacité d’épargne des ménages », et d’un « investissement plus déprimé en raison de la politique monétaire et budgétaire restrictive ».
L’économie tunisienne fait face, également, à « un déficit budgétaire élevé quoi qu’en amélioration » et à « un déséquilibre extérieur qui s’accentue malgré un dinar plus compétitif ».
En fait, le dinar est en train de reprendre de la vigueur depuis le début de l’année grâce, notamment, à une amélioration conjoncturelle de l’offre sur le marché des changes.
Les analystes de « Tunisie Valeurs » ont affirmé, par ailleurs, que « le salut du secteur extérieur ne pourrait provenir que d’une reprise du secteur des phosphates et dérivés ».
Et de rappeler que le secteur extérieur a profité, en 2018, de la bonne performance du secteur de l’agriculture et des industries agroalimentaires et celui des services marchands. Toutefois, la persistance des tensions sociales au niveau des sites de distribution des phosphates et la faiblesse de la production des produits énergétiques dont les cours se sont fortement amplifiés sur les marchés internationaux au cours de 2018 ont manifestement affecté l’équilibre de la balance commerciale des industries extractives.
Au final, ils ont recommandé aux preneurs de décision de « mettre le cap sur les réformes et les annonces fortes pour restaurer le moral des investisseurs et déclencher le cercle vertueux de l’investissement ».