Facebook, Instagram… tout le monde connaît aujourd’hui ces réseaux sociaux. De plus en plus de politiques comprennent leur importance et deviennent un endroit de diffusion soit de l’info soit de l’intox.
Avoir des pages sponsorisées sur Facebook ne garantit pas une victoire électorale, mais que peut-on dire de ces campagnes sur Fb. Ahlem Hachicha Chaker, analyste politique donne son point de vue.
Elle déclare dans ce contexte: « J’ai participé à toutes les campagnes électorales depuis 2011. Ceci est ma 7ème campagne. D’abord, j’ai rarement vu autant d’argent déboursé sur Facebook. Des dizaines de pages achetées ou créées. Des pages pour promouvoir un candidat. Et des pages pour salir un candidat. »
Selon elle, « les 2 campagnes les plus agressives sur Facebook sont celles de Chahed et Karoui ». Elle ajoute: « Sur le terrain aussi, l’argent a coulé à flots. On parle d’un budget à 2 chiffres pour une campagne. »
Et de poursuivre: « Il n’y a jamais eu autant de couverture télévisée pour des élections. Et très peu de candidats ont réussi cet examen. Peu ont présenté de réelles idées de qualité, se sont adressés aux électeurs, ont démontré leurs compétences. »
De ce fait elle estime qu’il y a un grand nombre de diffamation: « Ce que je n’ai jamais vu dans les autres campagnes, c’est un tel niveau de bassesse. Le déluge de diffamations, les fakenews, les sites créés sur mesure pour diffuser des rumeurs, les montages Photoshop. Et les publications agressives des supporters. Même la Troïka n’avait pas été aussi sordide en 2014. »
Et de continuer: « Je n’ai jamais vu autant de violations du silence électoral. Une campagne en particulier a décidé de ne pas se retenir. Cela ne s’est pas fait par la campagne officielle, mais par les supporters de cette campagne. Des dirigeants et des cadres d’un parti ont choisi de s’exonérer des contraintes légales. Ouvertement, avec force d’attaques et d’intimidation. »
Voter et son impact dans 5 ans
A ce niveau, Ahlem Hachicha Chaker: « Par contre, ce que je n’ai jamais vu auparavant, c’est le degré de rejet. La remarque qui revient le plus: je ne sais pas pour qui je vais voter, mais je sais pour qui je ne vais pas voter. Des conversations entendues entre clients au supermarché, avec les caissiers, les taxistes, dans la rue, des femmes au café, dans les mariages, dans les médias, sur le terrain. Un niveau de haine qui fait peur. Je suis particulièrement fière d’avoir participé à une campagne qui a été simple, accessible, sans grands moyens, et surtout éthique. »
Elle conclut : Aujourd’hui, nous allons voter. Le résultat peut nous plaire ou pas. Mais ce résultat décidera de notre avenir. Ensemble. Et demain, nous vivrons avec les conséquences de nos votes pour 5 ans. Et surtout nous vivrons avec nos valeurs, nos choix éthiques, pour toujours. »