La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a dit constater l’implication de plusieurs médias audiovisuels privés dans les agendas électoraux de certains candidats durant la période de l’élection présidentielle anticipée.
« De nombreux dépassements ont été commis à ce titre de manière à porter préjudice au bon déroulement de la campagne électorale« , explique la HAICA.
L’instance de régulation a estimé important « d’éclairer l’opinion publique« . Ainsi elle prévient de l’influence grandissante et de l’ingérence des lobbies financiers et partisans sur certaines chaînes de télévision. Elle attire l’attention quant à leur instrumentalisation et la multiplication des indices négatifs.
D’ailleurs, elle propose de fédérer les efforts des différentes catégories de la société tunisienne. Celles convaincues de l’impératif de consacrer les principes de l’Etat de droit et de lutter contre toutes les tentatives visant les acquis de la révolution.
Désengagement de certains médias
L’instance pointe également du doigt certains propriétaires de médias. Ceux concernés directement par les résultats du scrutin présidentiel, et dont les noms sont liés à des instructions judiciaires en cours.
« Cette situation a nui à l’indépendance de la ligne éditoriale de ces médias. Elle a mis les journalistes qui y travaillent à la merci des intérêts étroits de leur patron« , note la HAICA.
« Le désengagement de ces médias vis-à-vis de leur responsabilité éthique, professionnelle et contractuelle a des répercussions négatives. C’est une tentative de dénuer l’opération électorale de ses objectifs essentiels. Notamment le droit des citoyens à choisir selon leur libre conviction, loin de toute désinformation« , souligne encore la HAICA.
L’instance met en garde contre l’utilisation par certains chroniqueurs des espaces médiatiques. Espaces utilisés pour faire la promotion et la propagande de certains candidats contre leurs concurrents. Ceci constitue un manquement à la déontologie et à l’éthique professionnelle. Notamment au niveau du débat et des précisions apportées sur les programmes de tous les candidats.
Agressions contre les journalistes !
La HAICA a dénoncé la multiplication des agressions contre les journalistes. Telles les interdictions dont ils ont fait l’objet pour couvrir de manière transparente et intègre les campagnes électorales. Ceci les a empêché d’accomplir leur devoir envers les électeurs. L’instance a appelé les institutions de l’Etat concernées à assurer leur protection et à pénaliser les auteurs de ces agissements.
Elle met en garde contre la poursuite de ces pratiques. Elles seront à même de se répercuter négativement sur la crédibilité et la transparence de l’élection présidentielle ou des législatives. La HAICA a assuré qu’elle appliquera les mesures nécessaires. Elle prendra les dispositions garanties par la loi pour garantir une couverture intègre et équilibrée. L’objectif étant de préserver la libre conviction des électeurs ainsi que l’indépendance des médias.
Au final, l’instance a souligné l’importance de respecter les choix du peuple tunisien et de se conformer aux résultats des urnes. Son rôle principal est d’assurer la régulation des médias audiovisuels.