Les 217 député(e)s qui siégeront prochainement au Parlement pourront-ils former une majorité?
Tout d’abord, ce sont les résultats du prochain scrutin des législatives qui détermineront la configuration du prochain Parlement pour les cinq années à venir.
Depuis 2011, les Tunisiens s’expriment et font leur choix. Et huit ans plus tard, certains députés estiment que le pouvoir législatif est davantage fragilisé. Surtout face aux problèmes socio-économiques et aux échecs répétés dans la gouvernance du pays.
Et encore plus à quelques jours des élections législatives et du second tour de la présidentielle. Car plusieurs indices montrent qu’étant donné la mosaïque de partis en présence, il ne sera pas aisé de réunir une majorité dans l’actuel système politique.
Le prochain Parlement sera probablement une mosaïque
Hassouna Nasfi, un des dirigeants de Machrou3 Tounes, souligne que le prochain Parlement sera probablement une mosaïque formée de petits et de grands partis : « La première difficulté sera la composition du gouvernement. Il y a un risque réel de dissolution du Parlement, selon l’article 89 de la Constitution.
Le même article dispose que « dans un délai d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois. En cas d’égalité du nombre des sièges, la nomination s’effectue selon le nombre de voix obtenues. »
Cela dit, si dans les quatre mois suivant la première désignation du nouveau gouvernement, les membres de l’ARP n’ont pas accordé la confiance au gouvernement, le Président de la République peut décider la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d’au moins quarante-cinq jours et ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours.
Hichem Ajbouni : « Lutter contre la corruption politique sera notre priorité »
Par ailleurs, Hichem Ajbouni, un des dirigeants du Courant Démocrate, dresse un bilan négatif du Parlement précédent, qui en a donné une très mauvaise image.
Il ajoute : « On va essayer d’améliorer le travail des députés, d’être plus disciplinés. Notre objectif est d’être à l’écoute des Tunisiens et l’intérêt du pays. Et ce, pour améliorer le quotidien du Tunisien. Et pour y parvenir, nous présenterons des programmes. La lutte contre la corruption politique sera notre priorité. A mon avis, on ne peut pas améliorer la vie du Tunisien sans éradiquer la corruption politique. Il faut une politique nouvelle qui porte des valeurs et qui ne soit pas opportuniste car la situation sera très critique. Et ça ne peut plus attendre ».
Il conclut : « Ceux qui votent pour des listes indépendantes, cela n’a aucun sens car cela éparpillera des voix. A mon avis, les indépendants ne peuvent rien apporter au Parlement. »