L’Instance nationale d’évaluation et d’accréditation en santé (INEAS) a annoncé, vendredi, le lancement du guide des pratiques cliniques pour le dépistage du cancer du sein, destiné aux cadres médicaux et paramédicaux intervenant dans le processus du traitement de ce type de cancer.
Le lancement de ce guide scientifique, réalisé par le ministère de la Santé en collaboration avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, par l’intermédiaire d’un certain nombre de médecins spécialistes dans le domaine, a fait l’objet d’un séminaire national tenu vendredi à Tunis.
Publié sur les sites internet officiels du ministère de la Santé et de l’INEAS, ce guide vise, selon le directeur général de l’INEAS, Khaled Zghal à fixer des pratiques unifiées et bien déterminées portant sur les étapes de dépistage du cancer du sein dans l’objectif d’améliorer la qualité des soins en la matière et de garantir l’efficacité et la célérité du traitement.
Zghal a appelé tous les spécialistes en matière de lutte contre le cancer du sein à s’engager à appliquer l’ensemble des directives contenues dans ce guide, dont l’élaboration a commencé depuis septembre 2018.
De son côté, le professeur en oncologie à l’Institut Salah Azaeiz de cancérologie, Hatem Bouzayane, a indiqué que ce guide est également destiné aux décideurs, dans le but de les inciter à élaborer un programme national de lutte contre le cancer du sein qui adopte le dépistage de ce type de cancer par mammographie plutôt que par le biais d’un simple examen clinique.
Bouzayane a noté que la mammographie, bien que coûteuse, permet la détection des tumeurs avant leur croissance portant, ainsi, les chances de guérison à plus de 90% tout en évitant les dépenses inhérentes au traitement de ce type de cancer.
Il a souligné que la prévalence du cancer du sein dans une phase avancée et grave en Tunisie s’élève à 15%, contre seulement 5% dans les pays développés grâce à la détection précoce du cancer du sein par le biais de la radiographie.
Et d’ajouter: « La détection du cancer du sein en Tunisie survient souvent lorsque la tumeur a déjà atteint une taille de 35 mm environ contre environ 10 mm dans les pays développés ».
De son côté, le directeur général des soins de santé de base au sein du ministère de la Santé, Chokri Bouhamouda, a annoncé que le département de la santé s’oriente vers une révision du système de santé afin de mettre en place les mécanismes de nature à assurer la prise en charge du traitement des patients nécessiteux atteints d’un cancer, dans le but de parfaire la détection de cette maladie coûteuse sur le double plan humain et financier.