Femme intelligente au verbe haut, et à poigne dans une foire d’empoigne électorale où le mensonge effronté et la mauvaise foi ont touché le fond.
Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins disait le laboureur de Jean de la Fontaine à ses enfants. Et c’est qu’a fait Abir Moussi la très controversée présidente du Parti Destourien Libre (PDL).
Celle par qui tout peut arriver dans un pays complètement déglingué et jeté à l’appétit vorace de ceux qui se disputent le pouvoir depuis voilà neuf ans ou presque.
Alors tous les moyens sont bons pour discréditer l’invitée surprise et pourquoi pas l’abattre. C’est mal connaître l’ancienne dame du RCD, comme on veut l’affubler, pour mieux l’enfoncer. On dirait une chatte sur un toit brûlant la Moussi qui ne se contente pas de se défendre bec et ongles, avec la verve en plus.
Après ses heurs et malheurs post-révolutionnaires, ses ennemis nouvellement intronisés démocrates jusqu’à l’os, comme ils disent haut et fort, croyaient naïvement que l’empêcheuse de tourner en rond allait se tasser pour finir par disparaître des radars. C’était mal connaître une femme qui a baigné dans la rigueur et la discipline.
Trop vite en terrée, et lentement, mais surement ressuscitée, la Moussi, on voit le résultat. Il faut déplacer des montagnes pour pouvoir déstabiliser notre favorite, disent à son sujet ses fervents supporters, et dans leur sillage, une frange non négligeable d’une opinion publique dont elle a su s’attirer les faveurs.
Chevalière du fiel pour démasquer ceux qui ont fait du tort à ce pays, tout en ayant le sens de l’Etat qu’elle ambitionne de sauver de l’errance. Une guerrière qui ne mâche pas ses mots, et qui sait mobiliser les foules.
Ses adversaires les plus farouches veulent rejouer la même partition de l’oppresseur qui est sorti par la porte, pour mieux revenir par la fenêtre. Ils auraient mieux fait de balayer devant chez eux. Abir Moussi, la femme qui survole.
Dans le magma ambiant, la description colle parfaitement. Quand vous ne tournez pas casaque, quand vous ne vous reniez pas, que vous assumez, et que vous gardez le cap, normal que tout le monde vous respecte, dans un pays où on ne respecte plus rien. Normal que vous remontiez dans l’estime de vos compatriotes quoi qu’on puisse dire. Normal aussi que vos adversaires vous craignent, dans un climat politique où tout est hypocrisie, mièvrerie et mauvaise foi.
Moussi: le seul homme dans la salle
Abir Moussi, le seul homme dans la salle, et ce n’est pas volé, tellement le niveau des hommes volent très bas. Une femme droit dans ses bottes en ces temps de moiteur étouffante… Abir Al watan, un peu prétentieux, pas trop recherché, mais un slogan de campagne qui se justifie amplement, comme pour montrer qu’on veut se porter garant d’acquis chèrement payés. Du courage et du culot, devenus choses introuvables dans le sérail politique, et il faut vraiment chercher.
Et notre avocate de profession en a à revendre. Beaucoup la verraient bien installée dans l’un des trois centres du pouvoir quelle que soient les configurations qui ne manqueront pas de se dessiner.
Il n’y a pas si longtemps, et comme le hasard fait souvent bien les choses, j’ai conversé brièvement avec notre dame dans un hôtel de la place, à Sousse, et je dois dire que la candidate du PDL dégage quelque chose.
Un petit bout de femme qui en a plein la tête et du ressort pour être dans la ligne d’arrivée, aux premières loges pour la suite, et ça compte, dans une course où la foule qui regarde a envie de dire aux participants, et sans ménagement, dégagez tous, déguerpissez au plus vite, autant que vous êtes !
Quand on connaît le passif et l’actif, dans le camp islamiste, on ne doit sans doute pas dormir de la nuit, la Moussi fait peur. Et on peut imaginer ce qui pourrait arriver si la justice se réveillait… celle qui se présente comme étant la seule vraie gardienne du legs bourguibien, peut-elle réussir ? On le saura.
En tout cas, j’ai trouvé son programme bien ficelé, et une détermination sans faille à l’appliquer, même si on sait d’avance, que ça ne sera pas de tout repos, quand on connaît les inimitiés. Mais notre coureuse de fond peut toujours compter sur ce « chassez le naturel il revient très vite au galop » très répandu dans un microcosme politique miné par les ego.
Et puis, qui sait, un sprint canon dans les derniers mètres, pourrait s’avérer décisif. Aux électeurs d’en juger.
Quoi de plus à dire ? Vous avez vu juste, car une femme comme Abir peut changer la donne et elle peut donner à la Tunisie une nouvelle transformation qui peut ammeliorer la vie des Tunisiens qui cherchent le progrès, la démocratie et le bien être dans un pays tant bafoué par le soit disant révolutionnaire. Que Abir soit un homme d’État pardon une femme d’État.