Une délégation allemande de chefs d’entreprise est en visite en Tunisie, du 23 au 26 septembre. Leurs spécialités: les technologies durables, les énergies renouvelables et des solutions intelligentes dans le domaine de l’efficacité énergétique.
En effet, l’efficacité énergétique dans l’industrie est le thème phare de cette mission allemande. Elle est encadrée par la Chambre Tuniso-Allemande de l’Industrie et du Commerce. En collaboration avec la Renewables Academy (RENAC). Et sous l’égide du ministère fédéral allemand de l’Economie et de l’Energie (BMWi).
Vers une transition énergétique
Effectivement, l’Allemagne continue d’être un partenaire stratégique de la Tunisie dans son processus de transition énergétique. Et aussi dans sa mue vers un mix énergétique de 30% d’énergie renouvelable à l’horizon 2030; contre seulement 3% actuellement.
Par ailleurs, la Tunisie vise, selon le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, à attirer deux milliards de dollars d’investissements étrangers. Et ce, grâce aux lancements d’appels d’offres internationaux portant sur la réalisation d’une série de projets d’électricité éolienne et solaire au cours des trois prochaines années.
Car ces investissements permettraient de doter la Tunisie d’une capacité de production supplémentaire de 1900 MW d’ici 2022. Ce qui représentera alors environ 22% de la capacité installée.
Réellement, la capacité installée d’énergies renouvelables atteint, aujourd’hui, 5781 MW. Et on s’attend à une augmentation de la demande de l’ordre de 2 à 5% par an.
De plus, la Tunisie mise sur les énergies renouvelables pour alléger les pressions budgétaires. Puisque les importations énergétiques représentent environ un tiers du déficit commercial. Déficit qui passait de 15,6 milliards de dinars (4,6 milliards d’euros) en 2017 à 19 milliards de dinars (5,6 milliards d’euros) l’an dernier.
Une demande d’énergie en hausse
Cependant, le déficit énergétique pourrait se creuser encore davantage cette année. Les importations énergétiques affichant une hausse de 26,6% en glissement annuel au mois de janvier. Ce déficit est imputable en grande partie à une augmentation des importations de gaz utilisé pour alimenter les centrales électriques, selon un rapport d’Oxford Business Group 2019.
Ainsi, « le pays intensifie actuellement sa production d’hydrocarbures, avec une production de gaz qui devrait passer de 35 000 barils équivalent pétrole par jour à 65 000 d’ici la fin de cette année. Mais, les réserves tunisiennes limitées ne suffiront pas à répondre à une demande d’énergie qui évolue à la hausse », indique la même source.
D’ailleurs, un récent rapport de la Banque mondiale traite des « Indicateurs sur les politiques publiques en matière d’énergie durable ». Il estime que la Tunisie ne dispose actuellement d’une capacité de production limitée. Mais le cadre législatif régissant le secteur devrait lui permettre de tirer le maximum de profit des projets d’énergie renouvelable. Et attirer davantage d’investissements.
La Tunisie affiche de bons résultats dans le domaine de la planification de l’efficacité énergétique. Avec notamment la mise en place de mesures incitatives et de directives pour le secteur public et l’industrie. Ces facteurs devraient apporter un solide soutien aux fournisseurs de services de la filière renouvelable, indique le même rapport.
Au final, la BM classe la Tunisie parmi les trois pays où le développement des cadres réglementaires, fiscaux et infrastructurels nécessaires au déploiement des énergies renouvelables a connu la plus forte amélioration.