Une grande majorité des Tunisiens hésitent à voter au second tour de la présidentielle. La question essentielle qu’ils se posent : le vote blanc pourra-t-il changer la donne ?
Autrement dit, exprimer leur refus vis-à-vis de Nabil Karoui et de Kaïs Saïed. Pour la bonne et simple raison qu’il ne voit pas en eux la représentativité de la famille démocratique centriste.
Kamel Jendoubi, l’ancien président de l’ISIE s’exprime sur le vote blanc, il déclare dans son post. « Je ne peux cacher mon malaise face aux résultats du premier tour et aux conditions dans lesquelles se déroule cette élection présidentielle. Les principes essentiels, d’équité et d’égalité de traitement entre candidats, sont allègrement battus en brèche. »
Il ajoute: « Aucun des deux candidats gagnants du premier tour ne m’inspire confiance. Aucun des deux ne me rassure sur l’intégrité de l’Etat et sa bonne conduite. Je refuse donc de choisir entre Kaies Saied et Nabil Karoui. »
Selon lui, ces deux candidats, bien que connus, parfois pour leurs esclandres, sont peu diserts sur leurs visions, leurs projets. « Leurs propositions sont floues et certaines dangereuses. Outre le fait qu’ils n’ont jamais assumé de responsabilités publiques de quelle que nature que ce soit. Je ne discute pas leur droit à se présenter et à solliciter le suffrage des Tunisiens. Mais je crois que la responsabilité d’un chef d’Etat exige certaines qualités éprouvées. Aucun des deux candidats, a priori, n’en dispose », dit-il.
« Le vote blanc signifie que ce résultat ne me convient pas »
Alors quel choix ? Celui de l’abstention et du refus de voter. Kamel Jendoubi estime qu’il ne lui reste donc que le bulletin blanc : « Un bulletin de vote qui ne comporte aucun signe quel qu’il soit. J’irai voter même si ma voix ne sera pas comptabilisée parmi les voix exprimées. En faisant partie du comptage des bulletins blancs, mon vote exprime et signifie que ce qui m’est proposé ne me convient pas. Et ne convient pas à mon pays qui, déjà en crise, va au-devant de plus de dangers et plus de souffrances », dit-il.
Kamel Jendoubi: « Plus le vote blanc est massif, plus le message sera entendu »
Il conclut: « Oui, le vote blanc est un vote actif et citoyen. Plus il est massif, plus le message sera entendu. Message par lequel on peut reprendre l’action pour reconquérir la confiance des citoyens, surtout les jeunes et les femmes. Pour s’assurer d’un Etat protecteur et intègre, visant la défense et la promotion de l’égalité. Visant à préserver nos libertés individuelles et collectives. Ainsi, redonner la dignité à celles et ceux qui, par manque de revenus, de travail, de soins ne font que survivre. Ayant à cœur, l’avenir de nos jeunes. »