Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ont constitué une surprise pour certains et un choc pour d’autres.
Dans ce cadre, le Cercle Kheireddine organise le 27 septembre à Tunis une rencontre-débat pour analyser les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Le débat discutera aussi de leur probable impact sur les élections législatives.
Rôle et des risques du populisme
Le camp progressiste, moderniste et républicain a échoué à se rassembler pour proposer une candidature unique qui lui aurait permis de se maintenir pour le deuxième tour. De l’autre côté, le camp islamiste n’a pas fait mieux et semble perdre, d’une élection à l’autre, son « réservoir » d’électeurs.
Ayant bénéficié de l’effritement du camp démocratique, Kaïs Saïed et Nabil Karoui restent relativement mal connus du grand public. Ils sont présentés comme « hors » ou « anti-système ». Ils posent la question du rôle et des risques du populisme dans la politique tunisienne d’aujourd’hui.
Entre-temps, des élections législatives auront lieu début octobre. Des élections sont déterminantes pour l’avenir de la Tunisie mais qui se dérouleront, elles aussi, dans des conditions inédites.
En effet, ces hésitations –pour ne pas dire cette crise- politiques rappellent que la démocratie et les institutions républicaines ne sont jamais définitivement acquises. L’Etat est fragilisé. Un certain nombre de systèmes et de ressorts qui ont permis d’amortir les différents chocs économiques et sociaux paraissent cassés.
La Tunisie pourrait-elle résister à encore plus d’instabilité politique ? Le « modèle » démocratique tunisien pourrait-il s’adapter à de nouvelles d’expérimentations politiques ? Après l’hémorragie des compétences, que restera-t-il du capital humain de la Tunisie avec l’émergence d’un populisme anti-élites ? Comment recoller les morceaux de la famille progressiste qui s’est construite en même temps que la construction de l’Etat-nation et qui assiste presque impuissante aussi bien à son implosion qu’au détricotage des institutions ?
Pour répondre à ces questions, les organisateurs ont invité Hassen Zargouni, Directeur Général de SIGMA-conseil, Mustapha Kamel Nabli, ancien Gouverneur de la BCT et Sadok Belaid, Professeur émérite de droit. Pour animer ce débat, le Cercle Kheireddine a invité l’ancien ministre, Mohamed Nabli.