Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent 90% du tissu entrepreneurial et 60% des emplois à l’échelle du continent africain. A cet égard, le Groupe Agence française de développement « Proparco » a publié un rapport d’études sur les principales causes de défaut des PME africaines.
Véritables piliers de la vie économique africaine, les PME africaines peinent toujours à trouver les capitaux nécessaires à leur croissance. Selon le rapport de Proparco, elles font face sur le terrain à des obstacles nombreux qui les empêchent d’accéder aux financements. Ainsi que de déployer pleinement leur potentiel de développement.
D’ailleurs, les PME africaines créées par des femmes sont particulièrement touchées. Seules 10% d’entre elles ont accès aux services financiers nécessaires à la réalisation de leurs projets.
La même source a démontré que la difficulté d’accéder aux capitaux existe aussi bien du côté de l’offre que de la demande.
En effet, les PME africaines sont perçues par les institutions de crédit comme des structures à risque. Elles sont peu résilientes, fragiles en termes d’activité, de solvabilité et de gestion.
Les institutions de microfinance et les banques commerciales ne prennent pas non plus en compte les besoins spécifiques de ces PME. Tels que la flexibilité de structuration des produits financiers, la simplicité et la clarté des conditions de prêt. Ainsi que l’étude personnalisée de leur capacité de remboursement.
Les PME au cœur du tissu économique en Afrique subsaharienne
Les PME représentent un enjeu crucial dans la création d’emplois et la croissance économique. Sur le continent africain, les PME représentent environ 90 % des entreprises. Elles créent entre 60 et 80 % des emplois. Elles contribuent à hauteur de 40 % du PIB.
En comparaison, les PME aux États-Unis ou en Europe comptent respectivement 53 et 65 % des entreprises.
L’accès au financement, l’une des principales contraintes pour les PME africaines. Selon une étude réalisée par Investisseurs & Partenaires, près de 40% des PME africaines évoquent l’accès au financement comme une « contrainte majeure à leur croissance ».
Selon des estimations de la Société Financière Internationale (SFI), les petites et moyennes entreprises d’Afrique subsaharienne font face, chaque année, à un manque de financement de près de 330 milliards de dollars. Notamment pour les PME dirigées par des femmes qui souffriraient d’un déficit de financement de 42 milliards de dollars.
À titre de comparaison, ce déficit s’élève à environ 1200 milliards en Amérique latine et à 776 milliards de dollars en Europe.
Par ailleurs, le rapport a dévoilé que 20 % des PME africaines a moins de 20 employés, environ 30 % d’entre elles ont entre 20 et 99 employés et 40 % des grandes entreprises de plus de 100 employés ont recours au crédit bancaire en Afrique subsaharienne. Et ce, contre respectivement 30 %, 50 % et plus de 65 % dans le reste du monde en développement.
Il est à rappeler que depuis 2009, Proparco anime l’initiative « Secteur Privé & Développement (SP&D) » qui traite du rôle du secteur privé dans le développement des pays du Sud. Déclinée sous forme d’une revue trimestrielle et d’un blog dédié, l’initiative SP&D vise à diffuser les idées et les expériences. Tant des chercheurs que des acteurs du secteur privé. Ces derniers apportent une réelle valeur ajoutée au développement des pays du Sud.