Le candidat au second tour de la présidentielle anticipée Kaïs Saïed, continue de susciter la polémique autour de sa personne. Pour certains, il est l’oiseau rare du mouvement Ennahda. Pour d’autres, il est l’incarnation de l’intégrité et annonciateur d’une nouvelle ère politique qui se caractérise par la rupture définitive avec les partis politiques dans leur forme classique.
Connu comme assistant à la faculté des Sciences juridiques et politiques, Kaïs Saïed a fait irruption sur la scène politique après 2011. Il a toujours plaidé pour le respect de la Constitution et la mise en place d’un véritable pouvoir local. D’ailleurs, pour lui, les municipales demeurent prioritaires par rapport aux législatives.
Autre élément qui interpelle, quelques forces de gauche revendiquent son appartenance. En outre des figures proches des islamistes et de la dite ligue de protection de la révolution affirment leur soutien à sa candidature. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, plusieurs électeurs n’ont pas encore tranché pour qui voter. Les pistes sont brouillées entre Nabil Karoui, candidat à la présidentielle anticipée accusé d’évasion fiscale et Kaïs Saïed constitutionnaliste connu pour son intégrité. D’ailleurs, plusieurs sondages d’opinion annoncent qu’il gagne du terrain.
Nous exposerons deux avis dans cet article. Le premier est celui de son ami médecin de son état, à savoir Soufiène Zribi. Le deuxième est de Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) de Genève.
Ni salafiste et ni partisan de la gauche tunisienne
Le politologue brosse le profil d’une personne sociable, ouverte et humaine. Il avance, entre autres, que « Kaies Saïed n’est ni un salafiste, ni un nahdhaoui ». Il précise qu’il est « juste un musulman comme la plupart d’entre nous, respectueux de la religion sans excès ni fanatisme ».
De ce fait, le praticien avance qu’il s’agit d’un démocrate sans aucun doute. Il précise également que le constitutionnaliste n’est « ni un dictateur en germination, ni un extrémiste de la pensée, ni un néo agitateur de gauche fécondé à la sauce islamiste et encore moins un idéaliste qui s’ignore. Par ailleurs, il interpelle Kaïs Saïed pour qu’il éclaircisse sa pensée et simplifie son langage. Kaïs Saïed doit encore éclaircir ses positions sur tant de questions que les Tunisiens se posent ».
Riadh Sidaoui dissèque le comportement politique de Kaïs Saïed
Ainsi, il considère que le candidat à la présidentielle refuse l’invitation de plusieurs médias tunisiens de peur de la manipulation et des pièges qui pourraient lui être tendus. Critique à l’égard des médias tunisiens, Riadh Sidaoui estime que lors de la présidentielle, quelques médias font de leur mieux pour blanchir des candidats et diaboliser d’autres. Dans le même sillage que Sofienne Zribi, il considère que Kais Saïed n’a rien d’un islamiste. De ce fait, il n’appartient ni à Hizb Ettahrir ni au mouvement Ennahdha. Par ailleurs, il souligne son caractère de personne fédératrice.