L’ISIE a recensé 23867 bulletins blancs lors du premier tour de la présidentielle anticipée. Ce chiffre traduit bel et bien le phénomène du vote blanc.
Ainsi, ce phénomène gagne du terrain, dans l’esprit des électeurs et dans les urnes. Les 23867 bulletins blancs font partie des 3 372 973 bulletins collectés. De ce fait, il s’agit d’un phénomène qui mérite une certaine réflexion. L’enseignant-chercheur en sociologie Foued Ghorbel revient sur ce phénomène. Pour lui, le vote blanc permet à l’électeur d’accomplir l’acte électoral sans avoir à choisir un candidat parmi les postulants.
C’est également la manifestation d’un rejet catégorique de tous les postulants, en l’occurrence les candidats à la présidentielle.
D’ailleurs les candidats qui ont passé le premier tour de la présidentielle n’ont pas eu un nombre considérable de voix. Et pour cause : le registre électoral signale 7 074 566 de potentiels électeurs inscrits. Or seuls 3 465 184 électeurs ont voté.
Par ailleurs, il affirme que ce vote ne menace en aucun cas la démocratie naissante en Tunisie : « Car le vote blanc est l’un des mécanismes de la démocratie », lance-t-il. Dans le même sillage, il affirme que la menace contre la démocratie provient de l’extérieur alors que le vote blanc est une manifestation de cette dernière. La démocratie permet aux citoyens de recourir à ce mécanisme s’ils ne s’identifient pas à aucun candidat », affirme-t-il.
Cependant, le vote blanc est également la manifestation d’un malaise au sein de la société tunisienne. Ce malaise, d’après l’enseignant-chercheur, n’est autre que la colère des Tunisiens contre la classe politique actuelle.