Bassel Torjeman, analyste politique dresse un état des lieux du processus électoral que connaît la Tunisie, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Bassel Torjeman souligne que ce processus, selon lui, est non équilibré. Il estime que l’absence d’égalité des chances a fait en sorte que le processus électoral demeure inachevé.
Et d’ajouter: « La non libération de Nabil Karoui remet en cause tout le processus électoral« .
L’autre élément essentiel est le taux de participation des électeurs. Il est faible par rapport au taux de participation de 2014. M. Torjeman précise: « J’ajouterai que la démocratie ne peut pas être une démocratie de faible participation. »
« Ce qui explique que moins 25% d’électeurs ont voté et les 75% n’ont pas accepté ce processus et ne voient en aucun cas un candidat qui les représente », dit-il.
Et d’ajouter: « On ne peut pas parler du respect du processus électoral. Tant qu’il n’y aura pas la même égalité des chances. Vous avez un candidat qui a préféré pour ses premières sorties médiatiques les médias étrangers, et un autre qui se trouve derrière les barreaux ».
Et de poursuivre: « Logiquement on devra débattre sur un programme électoral sur les prérogatives du président (la sécurité, la diplomatie ). Ce qui n’est pas le cas. D’où le vote impulsif ».
Enfin, il conclut: « Il n’y aura pas d’élections libres et transparentes, tant que l’égalité des chances ne sera pas respectée. Et à mon avis, tout le monde ne reconnaîtrait certainement pas ces élections pour la simple raison que ces résultats seront non démocratiques. Ce qui donnera un président mal élu. Et les grands perdants ce sont les acteurs politiques qui soutiennent Kaïs Saïed et ceux qui ont emprisonné Nabil Karoui ».