Le Forum Ibn Khaldoun pour le Développement (FIKD) exposait, lors d’un débat, les enjeux et les priorités de la Tunisie 2020.
2020 est l’année finale du plan quinquennal de développement. Et elle sera aussi la première année de la nouvelle législature.
D’ailleurs, l’économie tunisienne est confrontée à de nombreux enjeux. Il s’agit du climat des affaires. Car malgré les efforts déployés, la Tunisie est aujourd’hui mal classée. Notamment au niveau de la facilité des affaires (74e sur 190 pays), du commerce transfrontalier (101e) et de l’accès au financement (99e). Ce qui se répercute sur son attractivité en matière d’investissement.
Autre enjeu, celui de l’endettement de l’économie. Et ce, du fait de l’importance des charges de remboursement en relation avec le recours massif aux emprunts extérieurs. Le but est de couvrir les besoins croissants en capitaux du budget de l’Etat et de la balance des paiements.
De même, la faible marge de manœuvre du budget de l’Etat figure parmi les enjeux importants. Et ce, pour faire face aux importants besoins du pays. Surtout en matière de rénovation et de développement de l’infrastructure et des équipements collectifs. Ainsi qu’aux dépenses de fonctionnement et du service de la dette qui représentent 84% du budget en 2018 contre 76% en 2010.
Avec de plus, la pauvreté qui continue, malgré les efforts déployés, à être une source de préoccupation. Elle touche en 2015 près de 1.7 million de personnes dont 300 mille vivent en dessous du seuil de pauvreté extrême.
Principales priorités
Le FIKD a dévoilé que pour faire face aux contraintes qui se posent à la Tunisie 2020 et répondre aux nombreuses attentes des Tunisiens, il est nécessaire d’engager rapidement une panoplie de mesures. Et ce, afin de rétablir la confiance des opérateurs, amorcer la relance de l’investissement et rétablir la dynamique de croissance sur des bases viables financièrement et soutenables socialement.
Ces mesures s’articulent autour de dix priorités pour l’année 2020. Il s’agit, tout d’abord, de relancer l’investissement privé. Tout en améliorant l’accès au financement pour les PME. Ainsi qu’en simplifiant les procédures et les formalités administratives ; tout en améliorant les conditions de concurrence.
Il a été recommandé, aussi, d’améliorer la gouvernance et la lutte contre la corruption. Etant donné leur forte corrélation avec la compétitivité de l’économie.
Ensuite, il importe, selon la même source, d’accélérer la numérisation de l’économie. Etant donné ses importantes retombées sur l’amélioration de la productivité et de l’accélération de la croissance.
Autres priorités de la Tunisie 2020, la réforme des politiques du commerce extérieur. L’objectif est d’accélérer la convergence des procédures et des réglementations avec celles des pays développés. Ainsi que d’abaisser le coût des échanges et favoriser l’insertion dans la chaîne de valeurs mondiale.
Dans le même sillage, le FIKD a préconisé le développement du secteur financier. Notamment par la mise en place de fonds d’investissement public et privé et de capitaux à risque. Et ce, pour développer les activités à forte valeur ajoutée.
Des politiques sectorielles s’imposent
D’autre part, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques sectorielles valorisant l’exploitation des avantages comparatifs. Avantages dont dispose la Tunisie sur les plans national et régional au niveau de différents secteurs d’activités.
Le débat a mis l’accent sur la relance des IDE. Compte tenu de leurs retombées rapides sur la création de la richesse et de l’emploi et sur la promotion de l’exportation. S’ajoute à cela le renforcement de l’infrastructure de base et des équipements collectifs. Tout en activant la réalisation des grands projets identifiés dans le cadre du PPP.
Au final, le FIKD a recommandé l’amélioration de la productivité du travail. A travers la réforme du marché du travail. Et ce, en mettant en place un filet de protection sociale pour les personnes susceptibles de perdre leurs emplois. Et il a recommandé la réforme de la fonction publique et la modernisation de l’administration. Notamment pour réduire le coût de la bureaucratie estimé à 13% du chiffre d’affaires de l’entreprise.