Le principe de la discrimination positive, inscrit dans la Constitution tunisienne, est resté, du moins en matière d’accès au marché d’emploi, lettre morte. Selon les résultats d’une étude élaborée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Gafsa, Tataouine et Béja sont les gouvernorats les plus touchés par l’exclusion du marché du travail. Alors que Mahdia, Tunis et Ben Arous sont les moins touchés par ce phénomène.
Hager Karaa, Chef Département des Etudes à l’IACE, a pris soin de présenter les détails de l’étude en question, lors du Forum de l’emploi « l’exclusion sociale, une barrière à l’entrée au marché du travail ».
En effet, l’intervenante a précisé que l’indice de l’exclusion varie de 0 à 1. De ce fait plus la valeur de l’indice est élevée, plus l’exclusion est forte. La délégation Sidi Bouzid Ouest vient en tête de liste avec un score de (1.000) et El Menzah avec un score de (0,000).
En effet, l’indice de l’exclusion du marché de l’emploi se compose de quatre paramètres. Il s’agit du , marché du travail et employabilité, niveau de vie et éducation, compétences transversales et la mobilité.
Afin de sonder les raisons de l’exclusion du marché du travail, l’étude a pris le cas de Cité d’Ettadhamen. L’origine de cette remonte aux années 1970 avec l’arrivée de populations issues de la migration intérieure. C’est un ancien quartier construit dans l’illégalité. Plus tard, les autorités compétentes ont fini par l’intégrer dans le schéma directeur de l’agglomération tunisoise. A noter que l’indice d’exclusion du marché du travail de la Cité Ettadhamen 0.78 et classée 243e sur 264 délégations.
Cité Ettadhamen, exemple type de l’exclusion
Par ailleurs, l’échantillon a ciblé 379 chômeurs et 379 occupés de cette cité. Il a été mis en comparaison avec une population du gouvernorat de l’Ariana. Il s’agit d’un deuxième échantillon composé de 184 chômeurs 184 occupés.
Un paradoxe frappant. Les personnes ayant les même caractéristiques démographiques, même niveau d’éducation, même environnement social et cadre de vie vivent une réalité différente. C’est à dira que ceux de l’Ariana occupent un poste d’emploi alors que ceux de la Cité Ettadhamen sont au chômage.
Pour expliquer ce phénomène, Hager Karaa a affirmé l’existence de variables qui ont un effet sur l’employabilité prenant en considération les profils de personnes ayant les mêmes caractéristiques. Parmi ces paramètres on trouve:
- Les compétences transversales
- Les compétences techniques
- La vie associative
- L’environnement économique et sociale