Pas moins de 14 abandons sur 46 participants à l’épreuve du marathon. Et ce, à cause de la fournaise et du taux élevé d’humidité qui sévissent à Doha. Où se déroulent actuellement les mondiaux d’athlétisme.
Dame Nature semble reprendre ses droits. Alors que, selon tous les observateurs, les 17e Mondiaux d’athlétisme sont réglés comme du papier à musique. Ils se déroulent du 27 septembre au 6 octobre 2019 à Doha. Mais cette belle organisation est perturbée par un inconvénient prévisible. Soit l’écrasante chaleur et un taux très élevé d’humidité.
A cet égard, l’édition 2019 des Mondiaux d’athlétisme compte 49 épreuves. Et l’ensemble se déroule au sein du Khalifa International Stadium. Alors que les compétitions sur route (marathon et marche) se tiennent dans les rues de Doha. De nombreux athlètes sont donc contraints de concourir à l’extérieur du stade climatisé. Notamment avec des températures atteignant 30°C et 75% d’humidité.
« C’est comme s’il n’y avait pas d’air à respirer »
Résultat ? Des défaillances spectaculaires sur l’épreuve du marathon. Et des contre-performances en série sur la marche. Avec des athlètes essoufflés.
Ainsi, 14 abandons ont été enregistrés parmi les 46 partants chez les hommes et six sur 23 chez les femmes. « J’ai promis à ma famille que je rentrerais sain et sauf. J’ai tenu ma promesse en abandonnant, indiquait le champion olympique slovaque Matej Toth. J’avais concouru à Osaka où j’avais connu les conditions les plus difficiles de ma carrière. Mais ici c’est comme s’il n’y avait pas d’air à respirer », s’est plaint le champion olympique slovaque Matej Toth.
« On est pris pour des cobayes »
Autre exemple. Le champion du monde 2017 du 50 km marche, le Français Yohann Diniz, jetait l’éponge dès le 16e kilomètre, terrassé par la chaleur, malgré un départ donné à 23 h 30 locales. « Je suis énervé. Dans le stade, on aura des conditions normales mais le hors-stade, le marathon et la marche, n’ont pas été considérés. Là, on est pris pour des cobayes. Je regrette d’être là. On va commencer et finir dans des conditions dantesques », s’est-il écrié excédé par les conditions climatiques extrêmes.
En effet, la climatisation assure une température d’environ 25 degrés dans l’enceinte du Khalifa stadium, pénalisant donc ceux participant à des épreuves à l’extérieur.
A noter également que lors du marathon féminin, l’on a assisté à des images de défaillances frappantes : de nombreuses athlètes défilant à la tente médicale et des corps épuisés transportés sur des brancards ou en fauteuils roulants.
Des précautions insuffisantes
Pourtant, en plus de la programmation de nuit, les points d’eau ont été multipliés, des volontaires de la Croix-Rouge ont été postés tous les 200 m. Et on proposait aux coureurs d’ingérer une gélule permettant aux médecins de surveiller en temps réel la température corporelle et de les arrêter en cas d’alerte.
En dépit de toutes ces précautions, les critiques sur l’attribution des Mondiaux au Qatar pleuvent de partout. La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) s’est défendue en admettant que 30 athlètes ont été admis au centre médical par précaution. « Le centre médical a été parfaitement efficace. Tous les athlètes qui y ont été reçus ont été pris en charge dès leur arrivée, la plupart ayant pu partir dans les 20 minutes qui ont suivi. Il faut avant tout penser à la santé des athlètes », avait déclaré le président de l’IAAF, Sebastian Coe.
Un avant-goût pour le Coupe du monde de football qui aura lieu en 2022 au Qatar ?