L’économiste Fethi Nouri lance un appel aux nouveaux députés de l’Assemblée des représentants du peuple. Et ce, afin qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs.
Invité sur le plateau d’Elhiwar Ettounsi, l’économiste Fethi Nouri déclarait: « Je vous prie de bien vouloir ne pas reproduire l’image de la précédente ARP qui s’est ancrée dans les esprits des Tunisiens. »
Dans le même sillage, il s’est demandé: « Comment un ministre peut-il se rendre devant une Assemblée vide? » Pour lui, il s’agit d’une situation qu’on ne trouve uniquement qu’en Tunisie. « Comment voulez-vous que les fonctionnaires travaillent et soient à leur poste alors? », s’insurge-t-il. Pour lui, il n’est plus possible de continuer à travailler avec le phénomène de l’absentéisme et le manque de productivité au sein de l’administration tunisienne.
De l’importance de bien choisir les ministres
Ainsi, Fethi Nouri affirme que chaque ministre doit être responsable des réformes qui concernent son département. A titre d’exemple, le ministre de l’Energie doit se charger des réformes qui portent sur le secteur de l’énergie. D’ailleurs, il propose de le restructurer, à travers des experts en la matière.
De ce fait, l’économiste propose de suivre l’évaluation du travail de chaque ministre. Citant l’exemple du Président français Emmanuel Macron, il constate qu’il dispose d’une application qui montre l’évolution de la mise en place des réformes pour chaque ministre. Alors, il sera possible de suivre de près la progression de l’évolution de chaque ministre. Il souligne, également, l’importance de la détermination des objectifs de chaque ministre, bien avant qu’il commence son mandat.
Le Chef du gouvernement doit interroger les futurs ministres sur leur programme. Et d’affirmer que le Chef du gouvernement égyptien a utilisé cette méthode dans le choix de ses ministres. « Il s’agit donc d’un contrat sur objectif », lance-t-il. L’économiste affirme que chaque ministre doit se charger du département qui correspond à son profil et à ses compétences.
En outre, Fethi Nouri déclare qu’il n’est pas possible de sauver l’économie si le prochain gouvernement adopte le même mode de gouvernance que les gouvernements précédents. Selon lui, l’échec ne se limite pas uniquement au gouvernement. L’Assemblée a échoué également. « Car si l’ARP n’adopte pas les projets de loi, le gouvernement ne pourrait pas les exécuter », ajoute-t-il. Afin d’illustrer ses propos, il confirme que le blocage des réformes majeures provient de l’ARP. Puisqu’elle n’adopte pas les projets de loi qui portent sur les réformes, continue-t-il.
Les cinq prochaines années doivent être celles de l’entreprise
En effet, la création de la richesse se fait à travers l’entreprise. Les cinq prochaines années doivent donc être celles de l’entreprise, selon lui. Mais il regrette que l’entreprise tunisienne soit souffrante.
Malheureusement, l’entreprise tunisienne ne s’est pas améliorée durant les dernières années. Les problèmes de l’entreprise touchent plusieurs secteurs selon lui. Il s’agit de l’investissement, le recrutement, les impôts et la productivité.
Revenant sur l’endettement des entreprises, il affirme que le taux des entreprises endettées passe de 47% à plus de 60%. Quant à la pression fiscale, elle dépasse les 23%. L’économiste propose une panoplie de mesures pour sauver l’entreprise. La réduction des impôts, un meilleur accès au financement bancaire et la restructuration des centres techniques autour de l’entreprises (Cepex, Fipa, etc.).
Au final, il se prononce en faveur d’un Etat juste. Un Etat qui distribue équitablement les richesses, pour lutter contre les inégalités régionales.