Le Parti des Travailleurs appelle à boycotter le second tour de l’élection présidentielle. Il s’adresse à toutes les électrices et électeurs partisans du Front Populaire. De même qu’aux forces démocratiques et progressistes.
A cet égard, le Parti des Travailleurs a appelé « à ne pas légitimer un processus électoral entaché de violations et d’ambiguïté. Et un futur président qui ne fournit aucune garantie pour l’avenir de la Tunisie et de son peuple ». Il s’exprimait jeudi soir dans une déclaration.
Ainsi, le parti estime que la position de boycott serait un message adressé au « nouveau président »; et ce, quel qu’il soit. Pour ne pas que ce dernier revendique le droit ou la légitimité découlant des suffrages reçus. Et ne « porte atteinte à leur Constitution, leur liberté, leurs acquis, leurs droits économiques, sociaux et culturels et la souveraineté de leur patrie ».
De fait, le parti explique cette position par l’absence de projets présentés par les candidats offrant les garanties minimales pour : protéger la souveraineté nationale; préserver les acquis démocratiques du peuple tunisien; et réaliser même une partie de ses demandes et attentes urgentes. « Outre : les soupçons de corruption; d’évasion fiscale; de blanchiment d’argent; ou de lien avec un environnement infiltré par des forces extrémistes hostiles à la Constitution et aux valeurs de liberté, d’égalité et s’accommodant avec le terrorisme », poursuit-il.
Manipulation du processus électoral !
Et de continuer que ces raisons incluent également « les circonstances du déroulement du second tour des élections. Et les manœuvres politiques et l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire. De sorte que les électeurs n’entendent rien, même formellement, sur les programmes des deux candidats. Et ne soient pas informés de leurs intentions électorales pour leur permettre de choisir en connaissance de cause et responsable. Comme le veut toute démocratie qui se respecte », ajoute la déclaration.
Par ailleurs, elle déclare que les informations publiées sur « le recours de certains partis et de listes aux services de sociétés de lobbying étrangères suspectes et de plateformes numériques mondiales pour guider les électrices et les électeurs constituaient une violation de la souveraineté nationale. Et de préciser: « C’est une manipulation du processus électoral; en l’absence d’une position ferme de l’ISIE et du pouvoir judiciaire. Et avant le déroulement du second tour dimanche 13 octobre. »
De plus, le Parti des Travailleurs note que le premier tour de la présidentielle « se caractérisait par de graves violations de la loi électorale. Il s’agit notamment de : l’utilisation de l’argent sale; l’achat des voix; l’exploitation de la souffrance des pauvres; le dépassement des limites financières autorisées; l’utilisation illégale des médias pour faire connaître les candidats politiques sans contrôle de l’ISIE; et l’annulation des candidatures des auteurs de ces infractions et crimes ».
Enfin, rappelons que le Président du Parti des Travailleurs, Hama Hammami, candidat au premier tour de la présidentielle pour la coalition du Front Populaire, ne recueillait que 0,7 % du total des voix.
Les deux candidats, arrivés en tête du premier tour, l’universitaire Kaïs Saïed et Nabil Karoui, s’affronteront au second tour de la présidentielle, ce dimanche 13 octobre.