Rachida Ennaifer, universitaire ayant soutenu Kaïs Saïed, qualifiait son élection à la Présidence de la République Tunisienne comme “une révolution par les urnes”.
Rachida Ennaifer n’a pas caché sa joie et son émotion après l’annonce des résultats provisoires en insistant sur le fait qu’elle a été surprise en apprenant la large victoire de Kais Saied au second tour de l’élection présidentielle.
D’après elle, la Tunisie fêtait hier soir la démocratie. Mais aussi par cette victoire un second souffle donné à la révolution de 2011. Celle-ci était partie des régions intérieures du pays par l’appel des jeunes.
« Aujourd’hui, la révolution reprend de plus belle. Mais c’est une révolution assez inédite car c’est une révolution par les urnes et pacifique. C’est une révolution dans le respect de la légalité, la Tunisie est en train d’ouvrir une nouvelle voie pour les autres pays. Elle l’avait déjà fait auparavant avec le slogan tant décrié « le peuple veut ! ». Aujourd’hui, le peuple veut construire la démocratie en Tunisie ».
Concernant le conflit de légitimité qui pourrait apparaître suite à l’émergence d’un parlement sans majorité et à l’élection d’un nouveau président sans parti au sommet du pays, Rachida Ennaifer répond. « D’après la constitution, le Président doit être indépendant ce qui est le cas aujourd’hui. Et d’ores et déjà, plusieurs forces politiques d’extrême gauche et de droite ont déclaré leur soutien à Saïed. Ce dernier peut fédérer tous les Tunisiens autour des questions cruciales qui se posent. Par la même occasion il doit cultiver le droit à la différence.
Outre ses prérogatives en tant que Président de la République, le nouveau président aura le rôle d’arbitre. Il ne doit pas prendre la cause d’un parti en particulier. Je pense que la Tunisie en a bien besoin aujourd’hui ».
De plus, assainir le climat des affaires et lutter contre la corruption est une urgence en Tunisie. Les Tunisiens se sentent dépossédés de leurs institutions. « Cette lutte contre la corruption va se faire sur la base du droit en assurant l’indépendance de la justice. D’ailleurs, Kaïs Saïed a un projet pour réviser le Conseil Supérieur de la Magistrature ».
Enfin, Rachida Ennaifer déclare qu’elle avait soutenu lors de cette élection Kaïs Saïed. Car toute sa vie, elle a défendu des valeurs et des idéaux. Elle a retrouvé ces valeurs dans le discours de son ancien collègue de faculté. Elle conclut en disant qu’elle n’accepterait pas un poste de ministre si ce dernier le lui demandait. Toutefois, elle répondra toujours présente pour servir la Tunisie.