Le déficit budgétaire en Tunisie devrait atteindre 5,3 % du PIB en 2019. Et ce, par rapport à l’objectif initial fixé par la loi de finances, soit 3,9%. C’est ce qu’indique le dernier rapport de la Banque mondiale (BM).
Ainsi, le rapport de la BM dévoile que cette hausse du déficit budgétaire est expliquée par un taux de croissance du PIB nettement inférieur aux prévisions. Elle est aussi expliquée par des hausses de salaires dans la fonction publique et une croissance à deux chiffres des paiements d’intérêts. Ces facteurs concourront tous à contrecarrer les effets de l’augmentation substantielle des recettes.
Par ailleurs, la dette publique de la Tunisie culminerait à près de 89% du PIB en 2020. Le taux de croissance devrait, quant à lui, tomber sous la barre des 2% en 2019. Et ce, bien avant de commencer à se redresser lentement, sous réserve de la mise en œuvre des réformes urgentes. Des réformes qui visent à améliorer le climat des investissements et à renforcer la sécurité et la stabilité sociale.
Selon la même source, ce taux de croissance serait soutenue par le développement de l’agriculture, des industries manufacturières et du tourisme. Ainsi que par la mise en exploitation du gisement de gaz de Nawara au Sud tunisien.
De même, la BM démontre que le taux d’inflation devrait continuer à diminuer. Pour le taux de pauvreté, il devrait rester en deçà de 3%. Et ce, sur la base du seuil de 3,2 dollars en PPA par jour.
Croissance dans la Région MENA
Pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), le même rapport estime un taux de croissance qui devrait ralentir en 2019. Et ce, pour s’établir à 0,6% contre 1,2% en 2018. Ces perspectives de croissance ont été rabaissées de 0,8% par rapport aux projections du mois d’avril 2019. Notamment sous l’effet de la baisse des prix du pétrole et de la contraction plus forte que prévu de l’économie iranienne.
Enfin, des risques de dégradation substantiels assombrissent les perspectives économiques de la région. Dont l’intensification des difficultés de l’économie mondiale et la montée des tensions géopolitiques.