Philippe Ankers, coordinateur du Bureau sous régional de la FAO est intervenu à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’alimentation.
« Les populations sont appelées à limiter la consommation de produits riches en graisse, sucre et sel. De même à adopter une meilleure nutrition pour une vie plus heureuse et plus saine », dit-il.
Philippe Ankers a indiqué que plus de 820 millions de personnes souffrent de faim et 149 millions d’enfants de moins de 5 ans ont des retards de croissance. Tandis que 49 millions souffrent de dépérissement.
Le coordinateur du Bureau sous régional de la FAO pour l’Afrique du Nord, a appelé les pays à adopter des pratiques de consommation basée sur une production vivrière. Il s’agit de l’agriculture essentiellement tournée vers l’autoconsommation et l’économie de subsistance. Celles moins centrées sur les variétés à rendement élevé, économiquement plus rentables et d’une meilleure qualité nutritionnelle.
Il a encore fait savoir que la FAO aide ses pays membres dans leurs efforts. Ils font de telle sorte que les régimes alimentaires sains et durables soient une réalité pour tous. Ils offrent un appui technique aux mécanismes de gouvernance mondiale.
« Nous œuvrons à accroître la production et la consommation d’aliments de bonne qualité. Ceci par le biais d’investisseurs dans l’agriculture, les cadres de réglementation, les technologies et les innovations », a souligné Ankers.
Il s’agit de contribuer à réduire la malnutrition et accroître la diversité des aliments pour un avenir plus sain et durable.
Déclin des conditions de sécurité alimentaire
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, a participé à la journée mondiale de l’alimentation. Il souligne que la journée est célébrée dans un contexte mondial caractérisé par un déclin des conditions de sécurité alimentaire. « Le nombre de personnes sous alimentées a augmenté de près de 100 millions, cette année, selon les estimations de la FAO », a-t-il ajouté.
Et de préciser que la population mondiale affamée dépasse le milliard pour la première fois dans l’histoire.
Le ministre a indiqué que les changements climatiques induits par l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre sont aujourd’hui, une réalité. Ils impactent les écosystèmes, l’agriculture, la sécurité alimentaire mondiale et la santé humaine.
« La Tunisie a atteint des résultats satisfaisants en termes de classement de l’indice mondial de sécurité alimentaire. Elle est classée 51ème sur 113 pays dans l’échelle de la sécurité alimentaire en 2018 », a encore dit Taieb.
La Tunisie a atteint, selon lui, l’autosuffisance pour de nombreux produits agricoles. Il en est ainsi du lait, des viandes, des œufs, des légumes et de certains grains. Cependant, a-t-il relevé, le déficit est structurel pour les céréales (blé tendre), les fourrages et aliments pour les volailles. Cela s’explique par la dépendance du secteur des conditions climatiques.
Taieb a fait savoir que le département de l’Agriculture a déjà réalisé des études prospectives à l’horizon 2030. Elles prévoient les scénarios futurs possibles et déterminent les politiques à engager et les programmes. Ceux nécessaires pour assurer la durabilité du secteur agricole et l’amélioration de la sécurité alimentaire.
Adopter un mode de vie sain
Par ailleurs, la Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Olfa Saidi est intervenue pour souligner le but de cet événement. C’est une occasion pour éduquer et diffuser des messages clés quant aux effets du surpoids et de l’obésité sur la santé. Il est important dit-elle d’adopter un mode de vie sain. Et cela par la pratique du sport, manger de manière saine, arrêter de fumer et protéger l’environnement.
Elle a avancé que les données d’épidémie d’obésité sont alarmantes dans le monde. La Tunisie est particulièrement affectée. Puisque 60 % des personnes âgées de plus de 15 ans sont en surpoids. Un quart de la population est obèse .
En effet, la responsable a expliqué que les régimes alimentaires malsains, l’adoption de nouvelles et mauvaises habitudes de consommation alimentaire et la sédentarité sont les principaux facteurs de risque. Ils provoquent des maladies non transmissibles liées à l’obésité, des maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète.
Et d’alerter sur le fait que le fardeau de ces maladies est un défi de santé publique majeur. Il se répercute sur le système de santé tunisien.