L’Association des Magistrats Tunisiens- AMT revient sur la déclaration du juge Hammadi Rahmani. En effet, lundi, il appelait à la fermeture de la chaîne télé Al Hiwar Ettounsi.
A ce propos, l’AMT précise dans ce contexte que les juges « sont des citoyens qui exercent leur liberté d’expression. Et ce, conformément aux garanties constitutionnelles et légales et aux règles et conventions internationales ».
Ainsi, l’Association fait savoir que les posts du juge « ne représentent pas une rupture avec la neutralité et une incitation à la violence contre la chaîne ». Mais pour l’AMT, il s’agit d’une « opinion exprimée par un citoyen sur une chaîne de télévision soumise à l’évaluation et au contrôle de l’opinion publique; conformément aux lois régissant la liberté de la presse et des médias et la scène audiovisuelle ».
L’Association des magistrats tunisiens vs El Hiwar Ettounsi
Par ailleurs, l’association des magistrats rappelle qu’une évaluation de certaines chaînes a eu lieu. Et ce, à travers les interviews des candidats à l’élection présidentielle. De ce fait, le « passage de certains médias à l’action d’éclairage de l’opinion publique a induit des règlements de comptes. Ce qui nuit à la crédibilité des médias ainsi qu’au processus électoral ».
En outre, l’AMT précise que l’évocation de poursuites contre un juge qui a exercé sa liberté d’opinion et d’expression dans le cadre des garanties constitutionnelles et légales, « constitue une menace pour la liberté d’expression. Car cette liberté est garantie non seulement aux journalistes et aux professionnels des médias, mais également au grand public ».
Mais revenons sur les faits. Le juge Hammadi Rahmani estimait que la chaîne « use d’un discours prônant la violence verbale provocatrice. Et crée un climat propice à exacerber la tension sociale et la violence politique; entraînant des réactions et des crimes aux lourdes conséquences ».
De plus, il décrit les journalistes d’El Hiwar comme « une configuration du crime et de la haine ». Ajoutant que la chaîne diffuse « un discours incendiaire dirigé de manière arbitraire, gratuite, criminelle et délibérée contre des millions de Tunisiens. Afin de les provoquer et pousser à la confrontation ».
Pour sa part, la chaîne affirmait son l’intention de déposer plainte, mardi, contre le juge Hammadi Rahmani auprès du Conseil supérieur de la Magistrature et de l’Inspection générale du ministère de la Justice pour ses commentaires.