Le projet de Loi de finances 2020, déposé à l’ARP, doit être adopté avant le 10 décembre, dernier délai constitutionnel. Et également être paraphé par le président de la République avant le 31 décembre. Les experts Walid Ben Salah et Ezzeddine Saidane reviennent sur ce projet.
Dans ce sens, l’expert-comptable Walid Ben Salah annonce, sur les ondes radiophoniques, qu’on devrait avoir un plan pour les cinq prochaines années. C’est ainsi qu’un PLF est élaboré. Or, on n’avait aucune vision économique ni même un plan. « J’ai peur que les équilibres du PLF 2020 soient erronés. Comme ce fut le cas en 2019 et en 2018 », précise-t-il.
De plus, M. Ben Salah indique que selon ce projet, le taux d’inflation risque d’augmenter au cours de 2020. Et ce, en raison du glissement du dinar tunisien et d’une probable hausse du prix de baril. Ainsi qu’à cause de la récente hausse des salaires dans différents secteurs clés. Ce qui va, selon ses propos, impacter le pouvoir d’achat des citoyens.
Dans le même sillage, il souligne que la masse salariale va atteindre 19 milliards de dinars en 2020, soit 15,2% du PIB. Face à cette hausse, l’expert-comptable appelle les prochains députés à mettre en place un cadre légal pour encourager l’investissement.
Ezzeddine Saidane : « Le PLF 2020 n’augure rien de bon pour la dette extérieure »
De son côté, l’expert économique Ezzeddine Saidane estimait, sur un plateau télévisé, que des réformes profondes devront être engagées et très vite. Et ce, afin de sauver la Tunisie d’une grave crise économique et d’un scénario à la grecque.
En effet, il affirme que le PLF 2020 n’augure rien de bon pour ce qui est de la dette extérieure que le pays a accumulée suite à de mauvaises décisions politiques. Aussi bien que pour le dinar qui connaîtra une baisse aiguë. Car la récente appréciation du dinar était programmée à des fins électorales et est donc artificielle.
Sur un autre volet, M. Saidane est revenu sur le nouveau gouvernement. Il a déclaré que ce gouvernement sera formé et aura la confiance de l’ARP. Car les nouveaux députés auront peur que les législatives soient refaites.
Alors, « les vraies questions sont les suivantes : est-ce que ce gouvernement pourra trouver des solutions à ce contexte économique et financier très dangereux ? Et aura-t-il le soutien et l’audace nécessaires pour prendre les mesures qu’il faut et pour convaincre les parties étrangères ? », conclut-il.