A fin août 2019, le déficit budgétaire s’est creusé de 26%. Et ce, pour se situer à 3,2 milliards de dinars. Selon les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, publiés par le ministère des Finances.
Cette aggravation du déficit budgétaire est expliquée par la hausse considérable des fonds alloués au remboursement du principal de la dette. Une hausse de 77,6% dépassant les 5,2 milliards de dinars.
Aussi, elle est due à l’augmentation des dépenses hors principal de la dette de 16,4%. Et ce, en raison de la hausse des dépenses de gestion de 20,4%. Il s’agit, principalement, de l’accroissement du volume de la masse salariale de 12,8% à 11,2 milliards de dinars. Ainsi que des interventions et transferts de l’Etat de 48,5% à 3,8 milliards de dinars.
Egalement, les intérêts de la dette ont crû de 13,5%. Notamment suite à l’accroissement des intérêts de la dette extérieure de 21,5% et de la dette intérieure de 6,4%.
Pour ce qui est des dépenses de développement, elles se sont maintenues quasiment stables. Et ce, pour ne pas dépasser les 3,7 milliards de dinars. Ce qui représente près de 12,8% du total des dépenses de l’Etat à fin août.
Face à cette situation, la Tunisie a eu recours au financement intérieur net, soit de 1,6 milliard de dinars. Elle a eu, également, recours au financement extérieur net de 1,2 milliard de dinars, revenus confisqués de 300 MDT. Aussi bien aux recettes de privatisation et des dons de 60 MDT.
Evolution des recettes de l’Etat de 24%
Le même document du ministère des Finances a démontré que les recettes de l’Etat ont évolué de 24% à fin août 2019. Soit 29,2 milliards de dinars, dont 21 milliards de dinars de recettes propres et 8,1 milliards de dinars de ressources d’emprunt et de trésorerie.
De ce fait, les recettes propres ont progressé de 17%. Et ce, en raison de la hausse des recettes fiscales de 15,8% à 18,6 milliards de dinars. Ainsi que la hausse des recettes non fiscales de 26,5% à 2,4 milliards de dinars.
D’ailleurs, l’accroissement des recettes fiscales est le fruit de la hausse des impôts directs de 33,4%. Notamment, la hausse de l’impôt sur le revenu de 34% à 5,8 milliards de dinars. Ces derniers sont générés surtout des impôts sur les salaires (+42,6%) et de l’impôt sur les sociétés (+31%). Quant aux impôts indirects, ils ont évolué de 5% à 10,4 milliards de dinars.
S’agissant de la hausse des recettes non fiscales, elles sont dues à la hausse des revenus de participations des entreprises publiques de 35%. Elles sont, également, dues à la commercialisation des carburants (+31%) et d’autres recettes non fiscales (+46%).
Par contre, la redevance sur le gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie, a baissé de 36,9%. Et ce, pour s’élever à 207 MDT en août 2019.
Pour les ressources d’emprunt et de trésorerie, elles ont évolué de 47% à 8,1 milliards de dinars. Elles seront générées en totalité par les ressources d’emprunt (96%).
Idem pour les ressources d’emprunt intérieur qui ont augmenté de 37% à 2,3 milliards de dinars. Alors que les ressources d’emprunt extérieur ont crû de 74% à 5,5 milliards de dinars. Dont 4,8 milliards de dinars ont été alloués au financement du budget de l’Etat.