Souhyr Belhassen, présidente honoraire de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), figure parmi les lauréats de l’année 2019 du Prix Lysistrata.
Le Prix Lysistrata fait partie des prix fondés par Mohamed Nadir Aziza dans le cadre du Réseau Med21
Le choix du nom de Lysistrata qui symbolise la promotion de la résolution pacifique des conflits par la médiation s’avère particulièrement judicieux.
Selon l’histoire, Lysistrata est une femme grecque qui se révolte contre la guerre, non pas contre un concept abstrait, mais comme la cause des malheurs que subissent les sociétés civiles.
Rappelons que d’après l’histoire, ces sociétés civiles dont les femmes sont les piliers mais des piliers dépourvus du pouvoir de décision politique. Elle propose la grève des femmes. Une réplique de la pièce d’Aristophane fait à elle seule comprendre en quoi Lysistrata est l’emblème de la médiation un processus de communication éthique dont la puissance repose sur l’absence de pouvoir du médiateur : « …écoutez ce que j’ai à vous dire : Je ne suis qu’une femme, mais j’ai du bon sens ; la nature ne m’a pas mal partagée pour l’intelligence,. …Vous qui à Olympie, aux Thermopyles, à Delphes (combien d’autres lieux pourrais-je citer, si je voulais m’étendre !), arrosez les autels de la même eau lustrale, et ne formez qu’une seule famille… »
La médiation qui a pour fonction de renouer le fil du dialogue se développe grâce aux humbles tisserands de l’intercompréhension que sont les médiateurs. Pour savoir comment travaillent les médiateurs écoutons encore Lysistrata : « Si vous aviez le moindre bon sens, vous prendriez, en politique, exemple sur notre manière de travailler la laine. » Le prix Lysistrata récompense des femmes et des hommes de dialogue qui se sont mis au service de la réconciliation ou de la prévention du conflit, dans l’ambition de vivre ensemble en paix.