Le déficit chronique du bilan énergétique atteint 52% en 2018; contre 49% en 2017. C’est ce qu’avance le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani.
Et ce, à l’occasion, d’un atelier sur le Plan de réforme du secteur de l’énergie en Tunisie « TUNEREP ». Il était organisé lundi, à Tunis. Le ministre déclare que ce déficit du bilan énergétique peut atteindre 73% en 2030. Et ce, si les ressources nationales continuent à stagner alors que la demande en énergie suit une tendance haussière.
Par ailleurs, le ministre met l’accent sur la nécessité de passer à l’action face à cet état d’urgence énergétique. Surtout que ce déficit contribue à grever à la fois le déficit budgétaire et la balance commerciale de la Tunisie.
Ainsi, en 2018, le montant total de la subvention au secteur de l’énergie atteint 2700 millions de dinars (MD); dépassant ainsi les 7% du budget de l’État. Par ailleurs, les importations d’hydrocarbures sont responsables du tiers du déficit commercial.
Pour faire face à cette situation, la Tunisie s’est engagée résolument dans une politique de transition énergétique de long terme. Elle vise un système énergétiquement efficace, diversifié, moins dépendant des énergies fossiles. Tout en contribuant à un développement socio-économique et environnemental du pays.
Slim Feriani a rappelé le lancement en juillet 2019 du projet TUNEREP, dans l’objectif d’aider le pays à accélérer sa transition énergétique.
Financé par un don du Fonds de transition du partenariat de Deauville (sommet du G7 tenu en France ) à hauteur de 3,8 millions de dollars, soit près de 10,73 millions de dinars, ce projet d’une année vise, en outre, à appuyer la Tunisie dans la mise en place des conditions propices à la restructuration du secteur de l’énergie. Sachant que les actions de restructuration concernent les trois sous-secteurs de l’énergie, à savoir les hydrocarbures, l’électricité et la maîtrise de l’énergie.
Identifier les forces et les faiblesses
De son côté, le directeur général des stratégies et de veille au ministère de l’Industrie et des PME, Nourredine Bouraoui a souligné que cet atelier porte sur la discussion des résultats de la première phase du projet relative au diagnostic du secteur, selon l’analyse SWOT. Celle-ci est une méthode analytique. Elle permet d’identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liées au secteur de l’énergie ainsi que les entreprises publiques sous tutelle (ETAP, STEG, ANME, SNDP et la STIR).
M. Bouraoui a également avancé que les principales forces et faiblesses ont été identifiées. Et à travers une bonne caractérisation et une analyse approfondie du fonctionnement interne des différentes entreprises ciblées dans ce projet. Cette analyse s’appuie sur les normes les plus pertinentes telles que le statut et l’organigramme, le système de gouvernance, les ressources humaines et financières disponibles et la gestion des compétences pour chaque entreprise.
Au final, les recommandations de cette rencontre porteront sur la sécurité d’approvisionnement énergétique, le compromis entre recouvrement des coûts dans le secteur et les exigences sociales, le rôle du secteur privé dans le développement du secteur et ses relations avec l’Etat, la réorganisation du département ministériel en charge de l’énergie, le mode de gouvernance et la transparence de la gestion du secteur et ses institutions….