Ce n’est pas le périple Hannon, ce n’est pas le Tour du monde en 80 jours et ce n’est pas le navigateur portugais, Vasco de Gama. Il s’agit du laboratoire flottant, la goélette Tara qui a déjà parcouru depuis 2003 près de 450.000 kilomètres. Il a fait escale dans plus de 60 pays. Et ce lors de 11 expéditions menées en collaboration avec des laboratoires et des organismes internationaux d’excellence. Le projet est porté à bout de bras par la fondation Tara Océan. Et voici que la goélette accoste pour la deuxième fois à Tunis, au port de Gammarth.
Ce long périple était bel et bien fructueux. Et comment? Les recherches des équipes de scientifiques de la goélette ont pu publier plus de 100 publications internationales. Actuellement, la Fondation poursuit ses recherches avec la mission micro plastique 2019. En effet, la mission se poursuit avec l’étude des grands fleuves du pourtour méditerranéen (Ebre, Tibre, Rhon). Les scientifiques à bord de la goélette Tara focalisent leur recherche sur l’origine du plastique. En effet, 80% des déchets retrouvés en mer viennent des terres. Cela représente huit millions de tonnes par an au niveau mondial, soit un camion-benne par minute, selon les estimations.
D’ailleurs, depuis 2006, Tara accomplit plusieurs missions. Elle a mené une première dérive arctique de 508 jours, dans le cadre d’une recherche sur le climat.
Quant à la biodiversité marine, elle mène depuis 2008 une étude globale de l’écosystème plancton. Et une étude sur les récifs coralliens face aux changements globaux. Par ailleurs, à partir de 2010, la fondation mène une étude de la pollution plastique en Méditerranée et à travers le monde.
Pour faire le point sur les activités de la goélette Tara, l’équipe a tenu une conférence de presse à son bord. Lors de son intervention, Romy Hentinger responsable projet plaidoyer et coopération internationale chez Fondation Tara Expéditions a affirmé que la fondation constate que la mer Méditerranée est extrêmement polluée par 250 milliards de micro plastique sur sa surface. De ce fait, la fondation incite les pays du nord et du sud de la Méditerrané à agir contre ce type de pollution. Et ce cherchant où se trouve l’origine de cette pollution sur terre.
Ainsi, elle estime que cela doit passer à travers un meilleur recyclage du plastique. D’ailleurs, un des axes du travail est d’identifier les impacts du plastique sur la biodiversité marine. Il devient alors facile d’inverser la tendance en cas de mobilisation collective.
Présent sur le bord de la goélette, Philippe Mondielli de la Fondation Albert II de Manaco et membre du Réseau Bmed a souligné l’importance de la mobilisation contre la pollution qui prend de l’ampleur autour du bassin méditerranéen.
Dans le même sillage, il affirme que cet effort doit se poursuivre. L’intervenant a également affirmé que BeMed a lancé son quatrième appel à la micro-initiative pour lutter contre la pollution plastique en Méditerranée. Et de continuer que le projet s’adresse aux ONG, aux collectivités territoriales, aux entreprises privées (de moins de 20 salariés) et aux institutions scientifiques issues de l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen pour un montant de 10 mille euros maximum. De plus, l’appel à projet sera clôturé le 1er janvier 2020.
A cet égard, depuis 2017, 38 projets ont bénéficié du soutien sur 12 pays. L’objectif demeure ambitieux. Il s’agit d’atteindre 100 initiatives en 2023. Par ailleurs, deux projets citoyens en Tunisie ont bénéficié de soutien.
Enfin, intervenant dans le cadre de la conférence, le président de l’association Jlij pour l’environnent marin de Djerba a confirmé l’obtention de 10.000 euros et l’assistance technique suite à la participation à l’appel d’offre. Le projet Tunisie recyclage initié par Valérie Thomas et mené à Tunis a aussi été admis dans l’appel d’offre.