« Désormais, il n’y aura plus de stations classiques de traitement des eaux usées; mais des unités de traitement tertiaire. Et les décharges basées sur l’enfouissement des déchets laisseront place aux unités de valorisation des déchets ». C’est ce que déclare le ministre des Affaires locales et de l’Environnement Mokhtar Hammami.
Ainsi, toutes les stations des eaux usées devront adopter le procédé de traitement tertiaire. Et « à l’horizon 2028, quatre ou cinq stations de traitement tertiaire d’eaux usées devront être réalisées. Notamment au Centre et au Sud du pays », annonce le ministre.
En effet, le traitement tertiaire favorise l’application de procédés supplémentaires de traitement. Ils visent à réduire les effets de la pollution des eaux usées ayant subi des traitements primaires et secondaires. A savoir des traitement physique, chimique, ou biologique supplémentaire.
Un budget revu à la hausse
Car, « durant les deux dernières années, l’action du ministère se basait essentiellement sur l’élaboration d’enquêtes, d’études, etc. dans le cadre d’une approche participative », indique le ministre.
Puis, il rappelle que son département décidait en 2018 d’adopter le traitement tertiaire dans tous les projets à exécuter. Et de mobiliser les financements nécessaires à la mise en place de cette technique de traitement.
D’ailleurs, il cite l’exemple de la station d’épuration de Mahdia. Le ministre indique qu’elle était à la base une station de traitement classique des eaux usées qui nécessitait un budget de 91 MD. Ce budget était revu à la hausse pour s’établir à 125 MD.
Quant à la 2ème station, elle concerne le golfe de Ben Arous. Elle adoptera le procédé de traitement tertiaire. Et d’ajouter que la stratégie du ministère vise également à traiter ces eaux dans les locaux des industriels; dont beaucoup collaborent déjà avec son département. Pour le ministre, le manque d’informations explique le manque de réactivité de certains industriels par rapport à cette approche.
Pour les déchets solides, il a fait savoir que le ministère a décidé, dans le cadre de sa stratégie, d’arrêter le travail avec la technique d’enfouissement et de fermer toutes les décharges. « D’ici la fin 2020, deux ou trois grandes unités de valorisation de déchets devront être mises en place », affirme-t-il encore.
Il a annoncé dans ce cadre la fermeture d’ici 2021 de la décharge de Borj Chakir qui permet l’enfouissement de trois mille tonnes de déchets par jour. Et des études viseront à la mise en place d’une unité de valorisation de déchets, dans le cadre de Partenariat Public/ Privé (local ou international).
Recours à l’expérience tchèque
Evoquant son expérience en Tunisie en matière de valorisation des déchets, le PDG pour l’Afrique de la société Tchèque VITKOVICE ENVI, Maher Charfi a, pour sa part, indiqué que son entreprise travaille, actuellement, en collaboration avec la SOTUMAG (Société Tunisienne de Marchés de Gros) pour assurer la remise en marche de leur station de valorisation des déchets via l’apport d’expertise.
« La filiale de la société tchèque a remporté, déjà, le marché et attend la résolution des litiges entre la SOTUMAG et le premier constructeur de la station pour lancer les études », a-t-il précisé.
S’agissant du traitement des eaux usées, la société tchèque apportera son expertise à une société tunisienne de production de conserves de thon. Et ce, afin de mettre en place une station d’épuration de ses eaux pour les réutiliser dans le lavage du poisson, a fait savoir le responsable.