Le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a été élu, « Meilleur Gouverneur de Banque Centrale en 2019 pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ».
Toutefois, ce prix ne doit pas cacher la vulnérabilité du système bancaire tunisien. Fragmenté et dominé qu’il l’est par des banques de petite taille. Celles-ci n’ont, aujourd’hui, aucune chance d’être compétitives à l’échelle internationale. Elles sont loin de pouvoir s’imposer dans d’autres régions comme l’Afrique subsaharienne face aux géants africains.
Peu de gens y croient. Pourtant, notre secteur bancaire souffre de problèmes de liquidités persistants. Mais aussi de coûts de financement en hausse, du poids important des crédits non performants. Avec un niveau d’inflation élevé et des craintes d’une nouvelle dépréciation du dinar.
La réelle menace est que l’hémorragie de liquidité ne puisse pas être endiguée conjointement à un accroissement des taux d’intérêt. Ce qui ruinera surtout des milliers de petites et moyennes entreprises et les 900 mille ménages. Ceux-ci fortement endettés auprès des banques au risque d’affaiblir une fois de plus leur pouvoir d’achat et de provoquer en conséquence une crise systémique qui n’épargnera aucun secteur de l’économie nationale.
Sans oublier la plus grande affaire de corruption de l’histoire de la Tunisie qui est celle de la Banque franco-tunisienne (BFT). En effet, cette affaire sera très lourde de conséquences. Elle risque même de provoquer de graves retombées sur le système bancaire tunisien.
Le futur gouvernement doit se former rapidement et doit élaborer une feuille de route. Celle-ci portera sur des mesures et actions concrètes et rapides permettant de résoudre les difficultés du secteur. Et surtout de renforcer la supervision bancaire.
Par Amine BEN GAMRA, expert-comptable, commissaire aux comptes et membre de l’Ordre des Experts-Comptable de Tunisie (OECT).