Un collectif de 26 associations environnementales et scientifiques ont adressé, lundi, une lettre ouverte de mise en garde à plusieurs ministères. Elle concerne les impacts du projet d’aménagement et de valorisation de Sabkhet Sijoumi sur la biodiversité et l’équilibre écologique.
« L’étude de ce projet a démarré en 2015. Elle ne respecte pas les caractéristiques hydrologiques et écologiques de cette zone désignée pourtant, depuis 2007, comme un site Ramsar ». Hédi Aissa, président de l’Association « Les amis des oiseaux » , à la tête de ce collectif l’a précisé. Et ce, lors d’une conférence de presse, tenue, lundi, à Tunis.
Cette étude constitue, selon lui, une entrave à la convention de Ramsar. Ainsi qu’à l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA). Et d’ajouter que les services écosystémiques de Sabkhet Sijoumi n’ont pas été suffisamment valorisés dans cette étude.
Et de poursuivre que ce projet, selon son étude de faisabilité actuelle, entraînera la destruction définitive des richesses naturelles et des caractéristiques écologiques et hydrologiques du Grand Tunis. Il estime qu’aucune autre zone ne pourrait être une alternative à Sabkhet Sijoumi.
Sabkhet Sijoumi, une richesse à préserver
« Notre association ne s’oppose pas à la réalisation de ce projet. Toutefois, nous restons convaincus qu’il est indispensable d’élaborer des études complémentaires », a-t-il souligné. Comme l’a préconisé auparavant la délégation finlandaise qui finance ce projet.
L’objectif est, d’après lui, de prendre en compte la biodiversité et de conserver la faune et la flore de cette zone. Celle-ci compte 80 mille oiseaux migrateurs représentant 35 espèces.
Sabkhet Sijoumi est une zone humide d’une grande valeur écologique en milieu urbain. Son importance, notamment pour les oiseaux d’eau migrateurs, lui a valu d’être reconnue comme zone humide d’importance internationale dans le cadre de la convention Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale.
Située au sud-ouest de la ville de Tunis, Sebkhet Sejoumi couvre une superficie de 30 km2, avec un bassin versant de 250 km2. Elle est limitée au nord par la zone de Mellassine et la cité Ezzouhour. A l’est par Saïda Manoubia, la cité Avicenne et Henchir El Ihoudia. Au sud par la zone d’El Mghira et à l’ouest par la ville de Sidi Hassine Séjoumi.
Elle a été bâtie autour du mausolée du marabout qui portait ce nom et qui est aussi à l’origine du nom de la sebkha.