Les experts-comptables ont un rôle particulièrement primordial à jouer dans les audits administratifs et financiers. Qui viennent d’être lancés récemment touchent tout d’abord différents services administratifs.
Ces opérations de contrôle s’inscrivent, selon la Présidence du gouvernement, dans le cadre du souci de rationaliser le travail des structures et services publics. L’objectif étant aussi de conférer davantage de transparence et d’efficience à la gestion des institutions de l’Etat et d’en promouvoir le rendement.
Nous assistons aujourd’hui à une prise de conscience générale. L’audit est un mal nécessaire pour organiser une meilleure régulation de l’Etat. C’est aussi un passage obligatoire pour revenir aux « vraies valeurs ». C’est dire davantage de réalisme économique, basé sur la modération, le bon sens, la réflexion et l’intelligence des acteurs.
Barrer la route aux opportunistes
Les experts-comptables ont un rôle particulièrement primordial à jouer dans cette refondation. Leurs bonnes connaissances de l’environnement organisationnel, comptable, fiscale et judiciaire leur permettent d’être au service de l’Etat, en toute indépendance. Ils ont des compétences pluridisciplinaires pour le conseiller dans la restructuration financière, tout en privilégiant la transparence, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et la confidentialité.
Face à cet état des lieux, il faut faire participer les experts-comptables aux grandes réformes économiques engagées par l’Etat. En effet, il est important de créer un comité indépendant directement sous la tutelle du chef du gouvernement. Un décret pourrait fixer sa composition et le mode de fonctionnement. Les experts-comptables ont un rôle primordial à jouer dans cette refondation, pour influencer les choix à venir et rétablir les déséquilibres macroéconomiques flagrants. Ils connaissent aussi ses préoccupations et les défis auxquels notre pays fait face à la lumière des développements enregistrés au niveau international.
Notre destin est entre nos mains. Sans un plan de bataille, nous perdrons la guerre contre la pauvreté, la dette et la corruption. La stratégie, c’est d’abord avoir des objectifs clairs.
Dérouler la stratégie, c’est l’art de prendre des décisions, de renoncer aux superflus et de se concentrer sur l’essentiel. Le pays est dos au mur. Il n’y a plus de place pour les opportunistes, les zélés et les carriéristes. De l’audace et du sens du sacrifice nous sauveraient tous de l’abîme économique et social.
Par Amine BEN GAMRA, Expert-Comptable,
Commissaire Aux Comptes,
Et membre de l’Ordre des Experts-Comptable de Tunisie