« L’évolution de la part du financement souscrit directement, par la Tunisie sur les marchés internationaux, entraîne un calendrier du service de la dette plus serré et devrait inciter les pouvoirs publics à négocier un emprunt long, de source bilatérale, pour gérer ce calendrier », a indiqué Férid Ben Brahim, directeur général de l’intermédiaire en Bourse AFC.
Dans un article sur « l’explosion de la dette publique tunisienne », paru dans la Revue de la conjoncture économique pour le mois d’octobre 2019, publiée par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives, l’auteur s’est inquiété de la hausse spectaculaire, durant les 5 dernières années, de la dette publique tant intérieure qu’extérieure.
Il a souligné que le doublement de la dette exprimée en dinars, est essentiellement, le fruit de la dette extérieure qui a progressé annuellement, en moyenne de 50% durant cette période.
L’auteur a averti que « les années 2021 et 2024, seront particulièrement chargées en dollar pour 2021 et en euro pour 2024 ».
« La Tunisie n’a jamais rééchelonné sa dette et devrait continuer sur la voie de la crédibilité vis-à-vis des marchés. Cependant, les années difficiles qui nous font face, notamment 2021 et 2024, devraient inciter les pouvoirs publics à négocier d’ores et déjà un emprunt long, de source bilatérale de préférence, qui servira de crédit relais sur la période 2020-2025 », a-t-il conseillé.
Et de rappeler que « la part du financement souscrit directement, par la Tunisie sur les marchés internationaux, est passée de 29% en 2014, à 37% en 2018, avec, selon les années, une part de hausse plus importante sur le dollar (en 2015 et 2016) et une part de progression plus forte pour l’euro en 2017 et 2018″.
Pour les sorties sur les marchés financiers internationaux, six émissions datant d’avant 2011, ne sont pas encore arrivées à échéance. Il s’agit de quatre émissions sur le marché japonais (en 2000, 2001, 2003 et 2007) qui totalisent 95 milliards de yens, une émission sur le marché américain en 1997, de 150 millions de dollars et une émission sur le marché européen en 2005, de 400 millions d’euros.
Avant et après 2011
Après 2011, les premières émissions étaient garanties par les USA et le Japon. En effet, trois sorties sur le marché obligataire américain (en 2012, 2014 et 2016), étaient garanties par l’USAID pour un montant total de 1,485 milliard de dollars. La JBIC a garanti trois émissions sur le marché japonais (en 2012, 2013 et 2014), totalisant un montant de 97,4 milliards de yens.
En ce qui concerne les émissions sans garantie, la Tunisie a eu recours à deux reprises au marché américain. La première était en 2015, pour un montant d’un milliard de dollars et la seconde en 2017 pour le même montant. Du côté du marché européen, il s’agit de deux sorties en 2017 et 2018, pour respectivement 850 et 500 millions d’euro. Notons que récemment en juillet 2019, l’Etat tunisien a émis des euros-bonds pour une valeur de 700 millions d’euros.