Quand Samir Dilou se départ issant pour une fois de son sourire BCBG, est sorti du bois pour dire que puisque Sami Fehri, le patron d’El Hiwar a déclaré la guerre à Ennahdha, Eh bien! il l’aura.
Personne n’a été en fait surpris : avec aux basques Lotfi Laâmari, Mohamed Boughalleb et Maya Ksouri, trois larrons toujours prêts à tirer sur tous ce qui bouge dans le mauvais sens, il faut s’attendre à tout… Yahia al adl…
Dawlet Al Qanoun a encore uns fois martelé Kaïs Saïed avec l’emphase qu’on lui connaît. Cette fois-ci, officiellement dans son nouveau costume de président des Tunisiens.
En même temps, on a un Nabil Bafoun qui, dans un clap de fin qui a laissé tout le monde sur sa faim, tient à nous rassurer en nous balançant tout de go que tous les recours intentés contre les coupables d’infractions sévères à la loi électorale n’auront aucune incidence. Rien que ça !
Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans la pureté et le respect des lois. Qui mieux qu’Hippocrate pour nous bercer avec une de ces envolées dont seul son fameux serment a le secret ?
Prononcées il y a plus de deux millénaires, et pris dans le contexte qui est le nôtre, les mots de notre grand homme gardent toute leur fraîcheur, toute leur force. On peut être riche de toutes les cultures, cela n’empêche pas le dogme de revenir à la charge et de tambouriner avec fracas à la porte de la République et sa grande idée… la liberté, c’est d’abord dans nos cœurs. La liberté, nous, ne nous fait pas peur, et c’est bien dans l’air du temps !
« Yahia al adl » ; vive la justice quand elle est équitablement rendue. Vive la justice sociale qui permet à tous le bien-être. On ne peut pas dire qu’au moment de son investiture, le président Saied n’avait pas ce joli vœu à l’esprit. Kaïs Saied, une nouvelle passion tunisienne ?
Toute cette violence qui n’est jamais partie, toute cette haine décuplée, tout cet acharnement à vouloir faire taire toute voix discordante, toutes ces menaces…mais ce n’est rien, juste une manière fraternelle de rallumer la flamme de la foi véritable qui sommeille en chacun de nous, de quoi remettre en émoi cette bonne vieille terre et ce bon vieux peuple qui ne se reconnaît plus.
On ne va tout de même pas renoncer ! Pire que les incendies, le langage haineux, et il ne faut pas avoir peur des mots : le pays vit les moments les plus difficiles de sa longue histoire.
Et puis Kaïs Saïed, à chaque fois qu’il nous parle, c’est avec des trémolos dans la voix.
Achaab yourid (le Peuple veut) ou le système de votation à la Suisse revisité, qui va faire fureur. Il fallait y penser. Merci Monsieur le Président, mais si vous n’y voyez pas d’inconvénient, le peuple veut aussi de la clarté. Mais qui ne sait pas que le pays a un problème avec sa jeunesse ?
Le nouveau président serait-il le seul homme en Tunisie à être propre ? Toute l’ambiguïté de la scène politique tunisienne est là.
Il y a de ces triomphes…Sauf que, n’est pas Panoramix qui veut, eh oui ! Pas de Panoramix, pas de potion magique ! A moins que le Président Saied ne dispose du fameux breuvage tant convoité.
Bien sûr, c’est toujours une émotion que d’être transporté par le souffle de la rue, mais on attend du soldat Saïed qu’il se mette au travail, et ce n’est sûrement pas en embuant les esprits avec des formules du type « Moujtamaa al qanoun » qu’il va rassurer sur ses intentions.
Le nouveau président doit comprendre que l’ère des épopées c’est fini. Écrire une nouvelle page d’histoire, oui, c’est possible…une femme de loi à Carthage, et élégante à ravir en plus !
Que veut le peuple ? Et puis, la tolérance dans un pays qui s’en vante, ne pourra que mieux se porter. Que les minorités de ce pays se rassurent : avec un homme et une femme de loi au sommet, on n’en restera pas au stade des mots, même si on est conscient qu’il y aura toujours des forces pour tirer vers l’arrière.
Yahia al adl…