Le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui, revient, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, sur la formation du prochain gouvernement. Il n’exclut pas le scénario de l’échec et l’éventualité de devoir refaire les législatives.
Riadh Sidaoui considère que la formation du prochain gouvernement est problématique. D’ailleurs, il n’exclut pas la possibilité de devoir refaire les élections législatives. Il rappelle que le mouvement Ennahdha a remporté le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) (52 sièges). Il est suivi de Qalb Tounes (32 sièges).
En effet, le politologue affirme, également, que la nature du régime politique tunisien n’est pas en mesure de faciliter la formation du gouvernement. Et ce contrairement à d’autres régimes politiques à l’instar du régime politique américain qui donne toutes les prérogatives au Président de la République. Et ce n’est pas le régime parlementaire absolu tel est le cas de la Belgique et de l’Italie. Pour lui, le problème se pose au niveau du gouvernement Ennahdha. Ainsi, le nombre des sièges du mouvement Ennahdha ne lui permet pas de former le gouvernement. Car former le gouvernement nécessite 109 sièges, alors qu’aucun parti politique ne dispose de 109 sièges au sein de l’ARP. Ainsi, il est possible que le mouvement Ennahdha ne parvienne pas à former un gouvernement qui aura la confiance de l’ARP. Affirme-t-il. Et de continuer que le parti islamiste est en manque de 57 sièges pour former un gouvernement.
Avec quel parti politique, le mouvement Ennahdha va-t-il s’allier ?
Répondant à cette question, le politologue affirme que le parti islamiste ne va pas s’allier avec la Coalition Al-Karama. Etant donné que le mouvement l’accuse d’extrémisme et de violence. De l’autre côté, le parti Attayar revendique le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice et le ministère de la fonction publique et la réforme administrative. Quant au mouvement Echâab, il a refusé catégoriquement que le prochain gouvernement soit présidé par le mouvement Ennahdha.
Par ailleurs, il a considéré que le Mouvement Ennahdha pourrait s’unir avec Qalb Tounes.
Si l’ARP n’approuve pas le gouvernement, le Président de la République mènera des négociations pour former un gouvernement. Mais si au bout de quatre mois, aucun gouvernement ne voit le jour, le Président de la République doit dissoudre l’ARP. Et lancer de nouvelles élections législatives.
Il affirme l’existence de deux tendances au sein de mouvement Ennahdha. Une tendance qui revendique un chef de gouvernement issu de ses rangs. La deuxième tendance ne voit pas de mal à ce que le chef du gouvernement soit un indépendant.