Si, aujourd’hui, il y a quelqu’un dans ce pays qui est au zénith de son bonheur, c’est bien le salafiste rescapé du pays des caribous, Said Jaziri, qui du reste, porte bien son nom.
Heureux qui comme Said Jaziri patron d’une radio pirate qu’on laisse faire, et autoproclamé cheikh de Ben Arous.
Il a juré d’avoir la peau de l’ISIE, il l’a eue. Il a juré d’humilier la Haica, il l’a fait. Ses détracteurs pourront toujours discourir sur les heurs et malheurs de ce pays, ce qui n’empêchera pas notre gars de s’apprêter à entrer en grande pompe au Bardo, avec sa « Radio du Saint Coran » en guise de relais.
Avec les exaltés comme lui, qui se préparent eux- aussi à entrer dans le saint des saints, il aura le temps de s’interroger sur la meilleure façon de retourner vers le futur.
Drôle d’effet
C’est un personnage haut en couleur. Le fondateur d’Errahma qui ne remerciera jamais assez les douze ou treize mille voix qui se sont portées sur sa personne. En sous-traitant qui se respecte, il pavoise comme d’ailleurs ses employeurs. Et il fait des déclarations tonitruantes sur tout et sur rien.
A Carthage, et à l’issue de l’entrevue avec le président Kaïs Saïed, on a pu admirer la grande culture de notre ami…Cela m’a fait un drôle d’effet de voir derrière sa frêle carapace de prédicateur en mal de reconnaissance et sa chéchia blanche de très mauvais goût, le portrait de Bourguiba jeune avec sa barbe de prophète, et dont la présence hante encore les lieux.
Cela m’a rappelé les pérégrinations salafistes de l’ancien président provisoire Moncef Marzouki, et ses joyeux dîners avec des obscurantistes qui étaient comme chez eux.
Quelle impression a laissé Jaziri chez le chef de l’Etat ? On peut en tout cas deviner ce qu’ils ont pu se dire…Kaies Saied, nouvelle idole des jeunes ! Cela devrait sûrement renvoyer beaucoup d’entre vous à la France des yéyés et à ce diable de Johnny Halliday, alias Jean-Philippe Smet…
A plus de soixante berges bien sonnées, le nouveau président peut-il être l’idole des jeunes ? Des jeunes prêts à dégainer, voire flinguer tous ceux qui s’aviseraient d’égratigner celui qu’ils ont choisi ?
Et puis, tant pis, mais je vais le dire quand même : tout dans l’allure guindée du nouveau locataire de Carthage, son faciès émacié, son phrasé, sa gestuelle, renvoie à l’image austère de l’ermite ou du moine bouddhiste, mais sans l’étoffe… Mouled moubarak, et à la prochaine !