Après avoir réalisé son film Thala mon amour, le réalisateur tunisien Mehdi Hmili lancera prochainement son film Streams. Le film sera dans les salles début 2020. Ce film est un plaidoyer pour les démunis et un réquisitoire contre la période post-révolutionnaire.
Si Thala mon amour retrace, les événements sanglant de Thala durant la révolution, Streams projette le spectateur au sein d’une relation particulière entre une mère et son fils des années après la révolution tunisienne. Ainsi, le cinéphile suivra, la vie d’une mère dans les bas-fonds de Tunis, suite à sa sortie de prison. Le réalisateur nous confie que l’héroïne du film part à la recherche de son fils afin de le retrouver.
Mais enfin de compte, elle va se retrouver et apprendre à mieux se connaitre soi-même. Ainsi, chacun des deux personnages, la mère et son fils se redécouvrent, dans le cadre d’une série de péripéties et rebondissements inattendus. La mère et son fils interpellent les spectateurs.
« Une femme pourrait-elle être mère en consacrant toute sa vie à ses enfants et s’oublier soi-même ? ». « Un enfant peut-il se conformer aux désirs de ses parents afin d’être un bon fils et oublier ses rêves et ce qu’il veut réellement ». Le réalisateur affirme que le film interpelle le spectateur. Et ce à partir de ces deux interrogations. Le tournage a eu lieu a Hamammet, Tunis, Ghammaret, pendant deux mois quotidiennement. » C’était très fatiguant pour les acteurs » se rappelle-t-il.
Le film relate l’histoire d’une « famille prolétaire » qui a vu sa vie se détruire. « Mon film est un procès pour les dix ans post-révolutionnaires » lance-t-il. Le film est un véritable hymne pour cette catégorie sociale qui a pu bouleverser l’ordre des choses. Et qui n’a pas vu des jours meilleurs. Notre interlocuteur demeure ainsi fidèle à son entreprise cinématographique à savoir défendre les démunis. « ça a toujours été ma bataille » explique-t-il. Ce film ne relate pas l’histoire de la Tunisie après la révolution. « Mais, il décrit les répercussions de la corruption et du système policier de l’après 14 janvier sur les démunis » étaye-il.
Il n’était pas facile de financer cette production franco-tuniso-belge. D’ailleurs, il fallait quatre ans pour que le film prenne forme. La production du film était coûteuse étant donné que le réalisateur a mobilisé 40 acteurs. D’ailleurs, le film dure 120 minutes. Toutefois, le film a bénéficié du financement du ministère des Affaires culturelles, Doha Film Institute, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et de la Belgique.
« Je suis très satisfait de mon travail ». Confie Mehdi Hmili à leconomistemaghrebin.com. Et ce lors de sa présence sur le lieu du tournage à Mutuelle ville. Interpellé sur la possibilité de participer avec ce film à la prochaine édition des JCC, il affirme « Nchallah, même si on n’est sûr de rien avec les JCC » dit-il tout en souriant.
L’actrice Afef Ben Mahmoud a interprété le rôle principal dans Streams . « Ce fut une grande découverte pour moi » lance-t-il. Par ailleurs , le réalisateur a fait appel à la chanteuse Zeineb Ben Saouane ( Zaza). « J’ai beau cherché un profil qui correspond à l’un des personnage mais en vain » A la fin, il s’est avéré que Zaza est capable d’interpréter le rôle et elle a bien interprété le personnage ».
Pour mener à bien son entreprise cinématographique, le réalisateur a impliqué une constellation d’acteurs. Il s’agit, entre autres, de Noureddine Souli, Hakim Boumsaoudi , Mourad Gharsali.